Afrique

Centrafrique : des groupes armées contestent la nouvelle formation gouvernementale

Lassaad Ben Ahmed  | 04.03.2019 - Mıse À Jour : 05.03.2019
Centrafrique : des groupes armées contestent la nouvelle formation gouvernementale

Central African Republic

AA / Bangui / Krock Sylvestre

A peine la liste du nouveau gouvernement dévoilée, ce dimanche 3 mars, les groupes armés signataires de l’accord de paix et de réconciliation dit ‘’Accord de Khartoum’’ l’ont désavouée.

Ils reprochent à ce gouvernement son caractère exclusif et sa non-conformité aux conclusions du dialogue de Khartoum qui a motivé la dissolution de l’ancien gouvernement.

Le Front populaire pour la renaissance de Centrafrique (FPRC), l’aile dissidente de la Seleka dirigée par Nourredine Adam a été la première exprimer son mécontentement, quelques heures après la publication du décret de nomination des nouveaux ministres.

« Grande fut notre surprise que [l’accord de Khartoum] a été finalement un marché de dupe. Le président de la République, Faustin Archange Touadera a délibérément choisi de tourner le dos à la réconciliation et à la paix en ne s’inscrivant pas dans la logique des termes de cet accord », peut-on lire dans le communiqué rendu public le dimanche 3 mars.

Et de poursuivre : « c’est avec un grand regret que le Bureau politique du FPRC informe aux centrafricaines et centrafricains, ainsi qu’á la communauté internationale que dans les conditions actuelles ne participera pas à ce gouvernement de mascarade ».

Ce faisant, Touadera et son nouveau premier ministre, Firmin Ngrebada, «manquent l’occasion d’œuvrer pour la paix en Centrafrique, mais font encore preuve de mauvaise foi, d’amateurisme et d’incompétence », en citant Albert Eisten ‘’la folie, c’est se comporter de la même manière et s’attendre á des résultats différents ».

Le Front démocratique pour le peuple centrafricain (FDPC) de Abdoulaye Miskine, lui, est passé á l’action en bloquant le corridor principal qui lie pays au Cameroun depuis dimanche.

Lundi, ledit mouvement sort un communiqué de presse précisant que : « Le FDPC, par la voix de son leader le général Abdoulaye Miskine tient á marquer son indignation par rapport à ce nouveau gouvernement qui est loin d’être inclusif », peut-on lire dans ce document.

Le Bureau politique du Mouvement des libérateurs centrafricains pour la justice (MLCJ) s’inscrit dans cette même logique contestataire en soulignant que c’est avec stupéfaction qu’il a appris la composition du gouvernement diffusée le dimanche 3 mars 2019.

Il « regrette la composition du gouvernement qui n’est pas inclusif ni représentatif, comme le prévoit l’article 21 de l’accord de paix et de réconciliation de Khartoum… le MLCJ vient par le présent communiqué informer l’opinion nationale et internationale qu’il ne se retrouve pas dans ce gouvernement considéré comme exclusif et discriminatoire ».

Pour rappel, le dimanche 3 mars, le Président Touadera a nommé 36 ministres au sein du gouvernement que va diriger son ex directeur de cabinet, Firmin Ngrebada.

La nouvelle formation gouvernementale ne marque pas d’importants changements par rapport à l’équipe laissée par Simplice Mathieu Sarandji. Uniquement 13 ministres ont fait leur entrée au Gouvernement.

Ce remaniement intervient, pourtant, en application de l’accord de Khartoum, signé le 6 février entre le gouvernement et 14 groupes armés, et sensé mettre fin à six ans de violences faisant des centaines de victimes.

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