Afrique

Centrafrique : des experts de l'ONU appellent Bangui à rompre ses relations avec les paramilitaires russes

Nadia Chahed  | 28.10.2021 - Mıse À Jour : 28.10.2021
Centrafrique : des experts de l'ONU appellent Bangui à rompre ses relations avec les paramilitaires russes

Cameroon

AA/Peter Kum

Un groupe d'experts de l'ONU a appelé, mercredi, les autorités centrafricaines à mettre fin à toute relation avec les paramilitaires russes accusés de harceler et d'intimider la population centrafricaine.

« Nous sommes extrêmement préoccupés par les actes d'intimidation et les récentes informations faisant état de harcèlement violent commis par le personnel militaire et de sécurité privé à l'encontre d'individus et de communautés », ont déclaré, mercredi, les experts de l'ONU dans un communiqué.

Le groupe d’experts de l’ONU a également indiqué avoir reçu des informations selon lesquelles des paramilitaires russes du Groupe Wagner auraient commis des viols et des violences sexuelles à l'encontre de civils dans plusieurs localités de la RCA.

Selon les experts de l’ONU, les paramilitaires russes ont procédé à « des détentions arbitraires, des actes de torture, des disparitions forcées et des exécutions sommaires ».

Ils ont, en outre, souligné que malgré plusieurs rapports accusant les paramilitaires russes, ils poursuivent ces exactions « sans relâche et en toute impunité ».

« Nous appelons le gouvernement centrafricain à mettre fin à toute relation avec le personnel militaire et de sécurité privé, en particulier le groupe Wagner », ont-ils conclu.

Dans un rapport publié mi-juin, la chaine américaine CNN et The Sentry, un groupe d'investigation indépendant, avaient relevé qu’ils avaient obtenu des documents confidentiels de l'ONU confirmant les accusations contre les mercenaires russes en RCA.

D’après les témoins et victimes interrogés par la chaine américaine, les paramilitaires russes et les Forces armées centrafricaines auraient violé, torturé et exécuté des civils mais aussi incendié des maisons le 15 février 2021 à Bambari, dans le centre du pays.

Des exactions commises alors qu'ils pourchassaient des rebelles en guerre contre le régime du président Faustin-Archange Touadéra.

La mission onusienne en République centrafricaine (Minusca) avait aussi publié en juin un rapport sur de supposés crimes commis par les soldats centrafricains et les mercenaires russes contre les populations civiles.

Le gouvernement centrafricain avait toutefois nié ces accusations tout en déclarant qu’une enquête avait été ouverte.

Dans un rapport publié début octobre, les autorités centrafricaines ont finalement reconnu les exactions commises par ses soldats et les mercenaires russes.

« Sur les incidents avérés, certains sont imputables aux instructeurs russes qui sont en appui des Forces armées centrafricaines » dans la lutte contre les rebelles de la Coalition des patriotes pour le changement (CPC), une alliance de groupes rebelles formée en décembre 2020 pour tenter de renverser le régime du chef de l'Etat Faustin Touadéra, avait annoncé le ministre centrafricain de la Justice, Arnaud Djoubaye Abalene.

Le ministre centrafricain avait, par ailleurs, indiqué que les crimes imputables aux forces armées centrafricaines (FACA) et aux forces de sécurité intérieure, « font déjà l’objet de poursuites judiciaires » pour que leurs auteurs soient « traduits devant les juridictions » compétentes.

Selon le rapport publié en août par l'ONU « 526 cas de violations et d’abus des droits de l’homme et du droit international humanitaire ont été documentés entre juillet 2020 et juin 2021, à travers le pays », faisant au moins 1221 victimes dont 144 civils.

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