Ce que l’OCI peut apporter à l’Afrique
-Avec 28 Etats sur les 57 membres que compte l’Organisation de la Coopération Islamique, l’Afrique est une composante essentielle de la deuxième plus grande organisation intergouvernementale après les Nations unies.

France
AA/Abidjan/Fulbert Yao
L’Organisation de la Coopération islamique (OCI) pourrait apporter des réponses efficientes en Afrique aussi bien en termes de lutte contre l’immigration clandestine, contre le terrorisme et contre l’islamophobie, qu’en termes d’autonomisation économique de la jeunesse africaine, ont estimé des experts interrogés par Anadolu.
Avec 28 Etats sur les 57 membres que compte l’OCI, l’Afrique est une composante essentielle de la deuxième plus grande organisation intergouvernementale après les Nations unies.
Lors de la 44ème Réunion des ministres des Affaires étrangères de l'Organisation qui s’est tenue dimanche et lundi dernier en Côte d’Ivoire, chefs d’Etat et dirigeants ont ouvertement fait part de leurs attentes à l’OCI.
Développement économique
Lors de cette 44e réunion sur le développement économique du continent, le chef de l’Etat ivoirien Alassane Ouattara a exprimé son souhait que les institutions financières affiliées à l’OCI améliorent le taux de décaissement pour le continent.
«Notre gratitude va à l’endroit des institutions financières affiliées à l’OCI et du monde arabe, notamment, la Banque islamique de développement (BID), la Banque arabe pour le développement en Afrique (BDA) qui continuent de nous apporter leur assistance financière et technique dans divers domaines.
Il faudrait travailler à améliorer le taux de décaissement, car ils sont très bas par rapport aux autres institutions financières », a déclaré le président ivoirien, dont le pays n'a reçu à ce jour que 10 % des montants promis par la Banque islamique de développement.
Toutefois, depuis 2002, date d’adhésion d’Abidjan au groupe BID, les financements obtenus par la Côte d’Ivoire se situent autour de 1096 milliards de dollars, selon de récentes statistiques. Les infrastructures, l’agriculture, l’éducation et la santé sont les secteurs prioritaires ayant bénéficié de ces fonds.
Pour Cheick Ouattara économiste ivoirien, l’OCI doit jouer un rôle crucial dans le développement économique du continent.
« Des bailleurs comme la Banque Islamique de Développement, le fonds koweïtien, le fonds Abu-Dhabi et autres institutions financières ne demandent qu’à recevoir des projets de nos Etats pour pouvoir les financer. Il faut savoir qu’en général, ces pays offrent des taux de financement qui sont beaucoup plus compétitifs que les taux traditionnels qui sont offerts par d’autres institutions», explique cet expert en finance islamique.
« Si je prends le cas de la BID, les taux sont intéressants car ils ne dépassent pas les 2,5%. Certains pays africains ont compris l’intérêt de ces instruments de financement et sollicitent beaucoup la BID, qui est le premier bailleur. En revanche, dans d’autres pays, il y a un grand travail de sensibilisation à fournir afin que les Etats puissent bénéficier pleinement de ces aides », dit-il.
- La Jeunesse africaine : emploi et éducation
S’il est un autre point qu’affectionnent particulièrement les dirigeants africains c’est celui des jeunes, des emplois et de l’éducation.
Le président ivoirien a, en ce sens, souligné la nécessité de l’organisation de s’impliquer « avec plus de volonté de forces et de ressources, dans la recherche de solutions efficaces et durables à l’éducation et un emploi décent pour les jeunes du continent ».
« 77% de la population à moins de 35 ans, les deux plus grand défis auquel nous sommes confrontés pour cette jeunesse, sont l’éducation et un emploi décent. Si nous ne trouvons pas une solution à ces défis majeurs, en Côte d’Ivoire comme ailleurs, ces jeunes seront en proie à toutes les tentations avec, pour nos pays, de graves conséquences », a-t-il soutenu.
Un souhait que peut réaliser l’OCI, juge Cheikh Ouattara.
« L’organisation peut tout à fait favoriser la création d’emploi pour les jeunes et l’employabilité des jeunes. Pour cela, elle doit mettre en œuvre des projets et des programmes qui vont permettre à cette jeunesse d’être mieux formée, mieux éduquée et plus qualifiée et qui permettra d’accroitre le développement économique du continent », dit-il.
-La lutte contre l’immigration clandestine
Ces dernières années, l’immigration clandestine, fait fréquemment l’actualité de l’Afrique.
« Aujourd’hui, plusieurs milliers d’entre eux (migrants) meurent dans des conditions effroyables en tentant de traverser le Sahara et la Méditerranée, quelle honte. Pour nos pays et nos gouvernements », avait dénoncé Ouattara.
« Les difficultés rencontrées par les jeunes sont une menace pour la paix. Elle met en péril la stabilité de l’ensemble du monde. Notre organisation peut et doit s’impliquer, avec plus de volonté de forces et de ressources, dans la recherche de solutions efficaces et durables à cette situation », a-t-il martelé.
« D’autre sujets de préoccupation, nous interpelle, le phénomène de la migration vers l’Europe , le dossier de la Palestine, celui du réchauffement climatique, constituent une priorité pour nos pays et pour le monde entier. Ces défis nous place devant nos responsabilités. Nous devons être l’avant-garde contre le terrorisme, de toutes les luttes, pour le progrès et le développement, porter de nouvelles solidarités et de nouvelles aspirations pour nos peuples », a-t-il encore dit.
En réponse à toutes ces préoccupations, le secrétaire général de l’Organisation Youssef A Al-Othaimeen a rappelé les actions posées en faveur du continent ainsi que son rôle dans le dispositif de l’OCI.
« Nous considérons le continent africain comme étant un continent très important et un membre d’une importance extrême au sein de l’OCI, les Etats membres africains constituant le tiers des états membres de l’OCI », a-t-il soutenu face à la presse.
« Le continent africain est également considéré comme étant une source de soutien politique importante pour nous, que ce soit à New York, à Genève, à travers les votes qui sont effectués par les états membres de l’OCI au sein des organisations internationales », a poursuivi Al-Othaimeen.
Concernant le volet de développement économique, Youssef A Al-Othaimeen, a rappelé que beaucoup d’initiatives économiques ont été lancées, ainsi que des projets dont certains sont en passe d’être réalisés.
«Je voudrais vous assurer que nous accordons toute la priorité au continent africain sur tous les plans, politique, culturel et autres. Cela ne suffit pas, mais nous allons poursuivre notre soutien à toutes les initiatives qui profitent au continent africain et aux états membres africains qui sont affiliés à l’OCI », a-t-il encore assuré.
Pour Geoffroy-Julien Kouao, analyste politique ivoirien, l’OCI a montré, lors de la réunion d’Abidjan, sa volonté d’aider les pays africains dans leur élan d’émergence pour 2020.
« Une fois que nous aurons des économies fortes, nous aurons des Etats extrêmement solides et la cohabité politique en dépendra. Donc l’OCI en tant qu’organisation internationale ne peut qu’aider l’Afrique a se consolider en en finançant son développement économique et sécuritaire », conclut-il.
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