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CAN 2017: Paulo Duarte, l'architecte portugais de la sélection burkinabè (portrait)

- "Quand j’ai construit la petite maison, je devais aller doucement. Aujourd’hui, j’ai plus de talents, de joueurs entre 27 et 29 ans, dans leur maturité maximale, et donc on joue mieux." explique Duarte, rencontré par Anadolu

Mohamed Safwene Grira  | 01.02.2017 - Mıse À Jour : 02.02.2017
CAN 2017: Paulo Duarte, l'architecte portugais de la sélection burkinabè (portrait) Paulo Duarte

Gabon

AA/ Libreville/ Patrick Juillard

A 47 ans, Paulo Duarte est encore un jeune entraîneur. Mais à l‘échelle du football du Burkina Faso, le technicien portugais fait figure de grand ancien. Et pour cause : cela fait une décennie que ce natif de Massarelos, une freguesia (circonscription) de Porto, a posé ses valises au Burkina Faso. Après un premier passage entre 2007 et 2012, Duarte a effectué son retour sur le banc des Etalons fin 2015.

Dire de lui qu’il est l’architecte de l’équipe nationale burkinabè n’a donc rien d’exagéré. Cet intellectuel file d’ailleurs une métaphore similaire quand il évoque son action en tant que sélectionneur. "Cette équipe est comme une maison. C’est moi qui l’ai construite", résume-t-il pour Anadolu.

Rien ne prédestinait pourtant Paulo Duarte, qui fut un milieu de terrain de bon niveau (35 sélections en équipe nationale portugaise entre 1992 et 2002), à prendre les rênes de la sélection du Burkina Faso, au sortir d’une première expérience d’entraîneur à l’Uniao Leiria, au Portugal, entre 2005 et 2007.

Et pourtant, la greffe prend de façon spectaculaire dès son entrée en fonction à Ouagadougou. A son arrivée, les Etalons du Burkina Faso n’avaient plus joué la CAN depuis une édition 2004 catastrophique.

Paulo Duarte, qui combine en 2009 ses fonctions de sélectionneur avec celles d’entraîneur du club du Mans, en Ligue 1 française, les remet rapidement en ordre de marche. Résultat: deux qualifications de suite pour la CAN, en 2010 et en 2012. Mais l’équipe ne passe pas le premier tour.

"L’équipe n’avait pas d’expérience, pas de maturité, se souvient Paulo Duarte, disciple proclamé de José Mourinho, qui fut son entraîneur à Leiria en 2001-2002. "A mon arrivée, un seul joueur évoluait en Ligue 1, Charles Kaboré à l’Olympique de Marseille, et il ne jouait pas beaucoup. Alain Traoré jouait à Auxerre, mais en équipe B. Jonathan Pitroipa jouait en Bundesliga 2, etc. L’objectif premier était alors de se qualifier."

Les résultats ne viendront que plus tard. Après le départ de Paulo Duarte, les Étalons atteignent la finale de la CAN 2013 sous les ordres du Belge Paul Put. Pendant ce temps-là, Paulo Duarte échoue à qualifier le Gabon pour le Mondial 2014. Une expérience infructueuse au CS Sfaxien (Tunisie) plus loin, et voilà Duarte de retour au Burkina Faso.

"Quand je suis revenu, la maison avait été un peu cassée, par des gens qui avaient fait de l’argent avec elle. Je l’ai réparée", raconte Paulo Duarte avec malice. Invaincu en match officiel depuis ce retour sur le banc burkinabè, le technicien portugais rend hommage à ses joueurs: "Quand j’ai construit la petite maison, je devais aller doucement. Aujourd’hui, j’ai plus de talents, de joueurs entre 27 et 29 ans, dans leur maturité maximale, et donc on joue mieux."

Interrogé sur le secret de sa longévité, Paulo Duarte salue cette fois ses dirigeants: « Partout dans le monde, pas seulement en Afrique, il faut pour développer un projet à long terme, s’en tenir au terme qu’on a fixé. La stabilité est fondamentale pour développer une équipe. Après, il s’agit d’obtenir l’approbation des dirigeants. Je pense que j’ai gagné cette bataille-là."

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