Afrique

Cameroun : Ville morte dans les régions anglophones

- Les activistes ont déclaré trois jours de ville morte en solidarité avec neuf sécessionnistes arrêtés au Nigeria le 5 janvier

Lassaad Ben Ahmed  | 08.01.2018 - Mıse À Jour : 08.01.2018
Cameroun : Ville morte dans les régions anglophones

Cameroon

AA/Yaoundé/Peter Kum

Les régions anglophones du Sud-ouest et du Nord-ouest observent depuis lundi matin le mot d’ordre de la «ville morte» décrété par des activistes anglophones.

A travers des réseaux sociaux et des SMS, les séparatistes anglophones ont exigé de la population de rester chez-elle dès le matin de lundi, «en solidarité avec leurs frères et sœurs interpellés à Abuja», vendredi dernier.

«De peur de représailles, nous sommes restés enfermés dans la maison. Tout est calme dans les rues […]. Les boutiques, les banques, les agences de voyage et les commerces sont fermés. Seuls les forces de sécurité sillonnent les quartiers», rapporte à Anadolu Musa Abu, habitant à Bamenda.

Ce mot d’ordre de grève a paralysé la rentrée des classes du deuxième trimestre qui devait avoir lieu le lundi 8 janvier dans le Cameroun.

«Le lycée a été ouvert tôt le matin, mais les élèves ne sont pas venus. Nous avons été obligés de le fermer, sinon l’établissement sera incendié par les activistes», souligne Tatou Godlove, proviseur du lycée de Bafut dans le Nord-ouest.

Il est à rappeler que près de 56 établissements scolaires ont été incendiés dans ces régions en moins d’un an, par des séparatistes qui demandent que la crise anglophone soit réglée avant la reprise des cours dans les deux régions anglophones.

Les séparatistes qui ont déclaré la ville morte de lundi à mercredi, restent néanmoins optimistes que les leaders anglophones interpellés au Nigéria pourraient être libérés.

«Le Nigéria ne doit pas extrader nos leaders au Cameroun, car ils ne sont pas des Camerounais, ils sont des Ambazoniens. Nous sommes en train de multiplier les contacts avec le gouvernement fédéral du Nigéria pour leur libération», a indiqué à Anadolu Ayaba Acho, «ministre de la Défense» de l’Etat autoproclamé d’Ambazonie.

Il faut rappeler que c’est en octobre 2016 que les avocats anglophones étaient descendus dans la rue pour exiger l’application de la loi anglaise, le Common low, et pour s’insurger contre l’affectation des magistrats francophones ne maîtrisant pas l’anglais dans leurs régions.

Quelques semaines plus tard, les enseignants leur emboîtaient le pas par une grève pour dénoncer la «la francophonisation» du sous-système éducatif anglophone.

Les plus radicaux des activistes ont, plus tard, saisi la crise pour réclamer la séparation du Cameroun avec la création de l’Ambazonie.

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