Cameroun : Vers une rationalisation des dépenses publiques (projet de budget)
Les perspectives économiques pour 2018 sont positives, bien qu’elles soient exposées à des risques de dégradation. La croissance devrait rebondir à 4,2 %

Cameroon
AA/Yaoundé-Cameroun/Aurore Bonny
Les députés camerounais ont commencé, mardi, l’examen du projet de budget et la loi de finances pour l’exercice 2018, dont le montant s’élève à 4513 milliards de FCFA (8 milliards de dollars), en hausse de 140 milliards de FCFA, par rapport aux 4373 milliards de FCFA (7.8 milliards de dollars) pour l’année 2017.
Pour l’exercice du budget à venir, le ministère des Finances du Cameroun, prévoit la réduction des dépenses liées aux biens et services, mais aussi la réduction des dépenses de l’administration publique.
En effet en septembre dernier, lors du Conseil de cabinet ayant porté sur la rationalisation du budget 2018 de l'État, le ministre des Finances Alamine Ousmane Mey a laissé entendre que «Les entreprises publiques bénéficiaires des subventions devraient mieux survivre afin de bénéficier de manière juste et judicieuse des ressources publiques».
Le gouvernement camerounais prévoit également pour l’exécution du budget d’investissement, d’accorder la priorité aux dépenses d’investissements influençant fortement la croissance. Ajournant ainsi les dépenses et les investissements non structurants.
En visant cette enveloppe budgétaire de 2018, trois ministères affichent pour l’instant des besoins plus grands que d’autres. Notamment l’enseignement de base qui table sur un cachet de 365 212 millions de FCFA, les travaux publics visant 325 969 millions de FCFA et le secteur de la défense sollicitant un montant de 238 910 millions de FCFA.
Selon le FMI «la préparation du budget 2018 progresse bien». Les autorités ont révisé à la baisse leurs projections des recettes, tenant compte de la diminution de la contribution du secteur pétrolier.
«Les perspectives économiques pour 2018 sont positives, bien qu’elles soient exposées à des risques de dégradation. La croissance devrait rebondir à 4,2 % environ, en raison de la mise en production de la nouvelle plate-forme offshore de gaz naturel.
À moyen terme, la croissance devrait continuer de s’accélérer progressivement, à 5 ou 5,5%, à mesure que de grands projets d’infrastructures sont achevés, notamment des usines hydroélectriques, le port en eau profonde et des routes.
La construction liée à la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2019, devrait aussi contribuer à l’activité, quoique seulement de manière temporaire», avaient communiqué les services du FMI, le 30 Aout dernier après un séjour à Yaoundé du 22 au 29 août 2017, pour examiner l’évolution récente de l’économie camerounaise, ainsi que le budget 2018 et le cadre budgétaire à moyen terme.
Par ailleurs de nombreux observateurs s’interrogent encore sur la répartition de ce budget, compte tenu des crises sociales qui secouent le pays dans ses zones anglophones et la terrorisme qui ralentit le développement dans sa partie nordique.
Les débats budgétaires devraient durer 30 jours.