Cameroun : Une quarantaine d’opposants arrêtés
- Les forces de sécurité ont violemment réprimé une manifestation du MRC de Maurice Kamto dans la ville de Bafoussam. De nouvelles manifestations sont annoncées pour le mardi 6 novembre dans toutes les villes du Cameroun.

Cameroon
AA / Yaoundé / Peter Kum
Une quarantaine de manifestants ont été interpellés et gardés dans des postes de police et de gendarmerie, suite à des manifestations qui ont eu lieu dans la ville de Bafoussam, chef-lieu de l’ouest du Cameroun.
C’est ce qu’a révélé, dimanche soir, l’opposant Maurice Kamto sur le site officiel du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), qu’il préside.
« Cette nuit, près d'une quarantaine, environ, de résistants pacifiques arrêtés ce dimanche 4 novembre 2018 à Bafoussam, dorment dans les cellules de la direction régionale de la police judiciaire de l'ouest et dans celles de la gendarmerie de Bafoussam ll (Lafe) », a écrit Kamto, dimanche nuit, sur le site du MRC.
Kamto rappelle que ces personnes ont été interpellées alors qu’elles «manifestaient paisiblement » contre ce qu’il a qualifié de « hold-up électoral du régime sortant de Yaoundé ».
« Après avoir été réprimés avec une rare violence durant leur marche pacifique, ils ont fait l'objet d'arrestations encore plus musclées », regrette l’opposant tout en ajoutant que « le régime sortant ne cesse de répondre par la violence et la force » à toute manifestation organisée par l’opposition.
La ville de Bafoussam, chef-lieu de la région de l’Ouest du Cameroun, a pris le dimanche 4 novembre le relais du « Plan de résistance nationale » lancé par le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc) du candidat Maurice Kamto qui conteste les résultats officiels de la présidentielle du 7 octobre 2018.
Avec des branches d’arbres à la main et des banderoles sur lesquelles on pouvait lire « Non au Hold-up électoral » ou « Le Peuple Camerounais dit non à la fraude électorale », les contestataires ont marché et chanté l’hymne national quand ils ont été violement interpellés et conduits des dans postes de police et de la gendarmerie à Bafoussam, dimanche.
« La résistance nationale pacifique se poursuivra malgré les arrestations arbitraires et les mesures d'intimidation qui les accompagnent », a déclaré Kamto, qui n’a eu que 14,23% à présidentielle de 2018.
Au lendemain de la proclamation des résultats de la présidentielle par le Conseil constitutionnel, Maurice Kamto qui s’est autoproclamé vainqueur, avait lancé son « Plan de résistance nationale », qui vise à obtenir un meilleur code électoral.
Des manifestations avaient été organisées à Douala le 20 octobre et à Yaoundé le 28 du même mois.
Plusieurs dizaines de partisans de Kamto avaient été interpellés pendant ces manifestations par les forces de sécurité.
Ces nouvelles arrestations de Bafoussam interviennent deux jours avant la prestation de serment par Paul Biya pour un nouveau septennat (6 novembre 2018).
Dans son plan de résistance nationale, Kamto annonce des nouvelles manifestations dans toutes les villes du Cameroun mardi.
Les autorités ont opposé un véto aux manifestations à partir du 3 novembre et les villes camerounaises ont été quadrillées par les forces de l'ordre.