Cameroun: Quatre militaires tués dans une attaque attribuée aux activistes anglophones
- La crise anglophone qui commence à prendre des dimensions armées, a débuté en octobre 2017 par un mouvement d’humeur d’avocats et d’enseignants des deux régions anglophones

Cameroon
AA/Yaoundé/Peter Kum
Au moins quatre soldats camerounais du 22e Bataillon d’infanterie motorisée (BIM) ont été tués dans une attaque contre leur poste, dans le village d’Agborkem-German, situé dans la région anglophone du Sud-Ouest, selon le préfet du département du Ndian, Oum II Joseph.
«Ils ont été surpris par des activistes présumés qui les ont lâchement abattus et ont emporté des armes et des munitions», confirme le Gouverneur Oum II Joseph à Anadolu.
Il indique, par ailleurs, que les corps des militaires ont été transportés à la morgue de l’hôpital de Mamfe, région du Sud-Ouest et que l’armée a lancé un ratissage pour retrouver les assaillants.
Une source militaire ayant requis l’anonymat souligne que l’un des assaillants a été blessé et «un militaire blessé a pu s’échapper quand ses quatre camarades sont tombés».
Elle informe, par ailleurs, que les assaillants ont abandonné une arme et ont emporté trois armes de type M21, AK47 et MAG.
Contacté par Anadolu, le porte-parole du gouvernement n'a pas voulu commenter l'incident. "Le gouvernement va se concerter, avant de faire des déclarations dans les heures qui suivent" , a indiqué Issa Tchiroma, porte-parole de l'exécutif.
Cette attaque n'est pas la première du genre. Plusieurs autres actes de violence ont été commis depuis la déclaration symbolique de l’indépendance des régions anglophones, baptisées par les séparatistes: République d’Ambazonia.
Le préfet du département du Ndian, où cette attaque s’est produite avait, d’ailleurs, prévenu les troupes dans son message datant du 23 septembre 2017.
«Après concertation avec la direction générale des douanes», le préfet Oum II Joseph a autorisé dans le cadre de la crise sécuritaire actuelle dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, de faire usage, en cas de nécessité, des armes mises à la disposition des soldats pour défendre leurs positions et notamment les services publics et les magasins.
Cette attaque intervient un jour après la publication d’une vidéo par les troupes armées se réclamant d’Ambazonia, le présumé Etat des minorités anglophones au Cameroun.
Dans cette vidéo devenue virale, largement diffusée par des membres de ces forces, on y voit le «Général» Ayaba Lucas Cho, chef militaire des séparatistes, en train de visiter des troupes dans une localité dans la région anglophone du Sud-Ouest.
Il faut rappeler que la crise anglophone qui commence à prendre des dimensions armées, a débuté en octobre 2017 par un mouvement d’humeur d’avocats et d’enseignants des deux régions anglophones, à savoir ; le Nord-Ouest et le Sud-Ouest.
Cette crise a, depuis un certain temps, pris un nouveau virage avec des attaques contre des forces armées.