Afrique

Cameroun : prison à vie confirmée en appel pour 10 leaders séparatistes

Lassaad Ben Ahmed  | 17.09.2020 - Mıse À Jour : 21.09.2020
Cameroun : prison à vie confirmée en appel pour 10 leaders séparatistes

Cameroon
AA / Yaoundé / Peter Kum

La Cour d’appel de Yaoundé a confirmé la condamnation à vie, pour terrorisme et sécession, des dix leaders séparatistes anglophones déjà condamnés en août 2019 par le tribunal militaire camerounais, a-t-on appris de la défense des accusés.

Après une audience agitée de plusieurs heures, la Cour d’appel de Yaoundé a finalement décidé de confirmer la condamnation à vie pour Sisiku Julius Ayuk Tabe et ses neuf co-accusés.

Une condamnation assortie d’une amende de 250 milliards de francs CFA (450 millions de dollars), à payer au titre de préjudice causé, comme l’avait décidé le tribunal militaire de Yaoundé le 20 août 2019.

Les avocats de la défense menés par Me Eta Bissong, ont une nouvelle fois récusé le juge de la Cour, l’accusant de partialité.

« C’est le jugement le plus scandaleux de notre époque », a souligné maître Eta à l’agence Anadolu.

Arrêtés en janvier 2018 au Nigeria puis extradés au Cameroun, Sissiku Ayuk Tabe, président autoproclamé de la république fantôme d'Ambazonie, et ses compagnons, sont accusés d'être les cerveaux des rebelles qui ont pris les armes pour réclamer l'indépendance du Sud-Ouest et du Nord-Ouest, les deux régions anglophones en crise depuis près de quatre ans.

Lors de leur extradition au Cameroun, le gouvernement camerounais leur avait présentés une longue liste de charges qui comprenait des actes de rébellion, complicité de terrorisme, financement du terrorisme, révolte, insurrection, hostilité contre l'État, propagation de fausses nouvelles, etc.

Il y a quelques semaines encore, le leader ambazonien Sisiku Ayuk Tabe se disait favorable au dialogue annoncé par le pouvoir de Yaoundé, afin de mettre un terme à cette crise qui a déjà fait plusieurs dizaines de morts.

Le 2 juillet dernier, Sisku Ayuk a annoncé dans un tweet qu’il a entamé des négociations avec le gouvernement camerounais en vue d’aboutir à un cessez-le-feu dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.

Dans son tweet, il a réclamé que le cessez-le-feu soit annoncé publiquement par le président, Paul Biya, que les militaires se retirent du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, et qu’une amnistie générale soit prononcée en faveur des prisonniers ambazoniens, qui devront tous être relâchés.
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