Afrique

Cameroun / Présidentielle : La communauté musulmane en colère

- Contre les propos d’un jeune candidat à la présidentielle, Cabral Libii.

Lassaad Ben Ahmed  | 27.09.2018 - Mıse À Jour : 28.09.2018
Cameroun / Présidentielle : La communauté musulmane en colère

Cameroon

AA / Yaoundé / Peter Kum

Le Conseil des imams et dignitaires musulmans du Cameroun (Cidimuc) a exprimé son indignation face aux propos du candidat du parti Univers, Cabral Libii, 38 ans, sur ses intentions d’interdire certaines activités dans les mosquées, s'il est élu à la présidentielle du 7 octobre.

Dans un communiqué diffusé mercredi soir, le Cidimuc a condamné les propos du candidat à la présidentielle et rappelé les principes régissant la cohabitation de plusieurs religions au Cameroun.

« Face à cet acte, il importe de rappeler que le Cameroun est un Etat démocratique et laïc où la liberté de culte est garantie par la loi», a tenu à rappeler sur un ton ferme Oumarou Moussa, le coordonnateur du Cidimuc dans le communiqué.

« Toutes les confessions religieuses collaborent d'ailleurs de manière fraternelle dans le cadre du dialogue interreligieux, se matérialisant entre autres par la célébration régulière de nombreux cultes interreligieux », a-t-il rappelé.

« Par conséquent, le Conseil des imams et dignitaires musulmans du Cameroun condamne avec la dernière énergie tout propos et acte portant atteinte à la sacralité d'une religion que ce soit », a-t-il insisté.

Oumarou Moussa rajoute que la communauté musulmane du Cameroun « renouvelle son appel à la responsabilité des candidats à la présidentielle ainsi qu'à celle de tous les autres acteurs du processus, afin de garantir la paix, et le vivre-ensemble avant, pendant et après le scrutin du 7 octobre 2018 ».

Mardi 26 septembre, Cabral a déclaré sur la télévision camerounaise, Canal 2, qu’il interdira certaines activités des mosquées, pour nuisance sonore.

« J'ai un petit souci avec les mosquées. Quand le muezzin, du haut de son minaret, appelle à la prière à 5h du matin, je ne suis pas sûr qu'il se soucie si toutes les personnes qui sont réveillées à cette heure-là sont musulmans », a-t-il laissé entendre.

Les propos de Cabral ont soulevé également la colère d'autres candidats à cette élection, tels que Garga Haman Adji, l’unique candidat du Nord du Cameroun où se trouve la majorité de la communauté musulmane.

« Cabral croyait qu’en allant sur la tombe d’Ahmadou Ahidjo (ancien Président camerounais), les moutons du Nord allaient le suivre… il ne connaît rien de la vie des nordistes. Il n’aura aucune voix là-bas au Nord », a-t-il indiqué dans une déclaration radio le 26 septembre.

Pour rappel, le Cameroun compte 21 millions d’habitants, dont 69% sont des chrétiens et 20,9% sont des musulmans. L’islam est ainsi la deuxième religion du pays.

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