Cameroun : Plus de 30 séparatistes neutralisés et plusieurs armes récupérées
- Deux militaires, blessés par balles, ont été pris en charge à l’hôpital régional de Bamenda (Nord-ouest).

Cameroon
AA / Yaoundé / Peter Kum
Au moins de 30 « terroristes-séparatistes » ont été neutralisés par des paras-commandos du bataillon des troupes aéroportées (Btap) de Koutaba (nord-ouest), a fait savoir à Anadolu, mercredi, le porte-parole de l’armée camerounaise, le Colonel Didier Badjeck.
« La base terroriste de Njikwa dans le Nord-ouest a été détruite et plusieurs armes récupérées par des éléments de cette force spéciale », souligne le Colonel Badjeck.
Le porte-parole de l’armée indique, par ailleurs, que lors de cette offensive qui a duré près d’une demi-journée, mardi, deux militaires blessés par balles, ont été pris en charge à l’hôpital régional de Bamenda, chef lieu de la région Nord-ouest.
A l’approche de la présidentielle du 7 octobre prochain, l’armée intensifie les offensives et les contrôles sur les axes routiers en régions anglophones, où la peur a gagné les population, les poussant au déplacement vers d’autres régions francophones du pays ou vers le Nigéria.
Le ministre de l’Administration Territoriale, Paul Atanga Nji, a signalé à Anadolu que plusieurs armes et munitions et des explosifs ont été saisis auprès de plusieurs personnes quittant les deux régions en crise.
Le gouverneur de la région du nord-ouest, Adolphe Lélé Lafrique a instruit les forces de défense et de sécurité, au cours d’un point de presse tenu en fin de semaine, à intensifier les contrôles sur les mouvements des personnes et des biens.
Cette nouvelle mesure fait suite à la déclaration, il y a quelques jours, d’un couvre-feu, interdisant tout déplacement entre 18h et 6 heures dans les régions anglophones du sud-ouest et du nord-ouest du pays.
Dans un communiqué publié le 18 septembre 2018, la directrice régionale adjointe pour l'Afrique centrale et l'Afrique de l'Ouest à Amnesty International, Samira Daoud, relève que « la situation dans les régions anglophones du Cameroun devient de plus en plus désespérée ; nul n'est épargné par les violences qui échappent à tout contrôle ».
« À l'approche des élections au Cameroun, nous avons des raisons de craindre une nouvelle flambée de violence. Nous pourrions bien assister à une recrudescence des atteintes à la sécurité et à une activité accrue des séparatistes armés qui menacent de perturber le processus électoral à tout prix dans les régions anglophones », prévient Samira Daoud.
L'ONG Amnesty International avait affirmé, mardi, qu'elle est parvenue à authentifier deux vidéos montrant un gendarme camerounais décapité par des sécessionnistes. Elle a appelé le gouvernement camerounais à ouvrir une enquête à ce sujet.