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Cameroun/Nord-Ouest: Couvre-feu décrété dans la ville anglophone de Bamenda

-Des présumés activistes de la cause anglophone «lourdement armés» ont attaqué mardi soir un check-point dans la ville de Bamenda faisant deux morts (gouverneur)

Esma Ben Said  | 09.11.2017 - Mıse À Jour : 09.11.2017
Cameroun/Nord-Ouest: Couvre-feu décrété dans la ville anglophone de Bamenda

Cameroon

AA/Yaoundé/Peter Kum

Après l’attaque armée perpétrée mardi soir contre des forces camerounaises par des présumés activistes anglophones ayant fait deux morts à Bamenda (Nord-Ouest), le gouvernement camerounais a pris la décision d'instaurer un couvre-feu dans la dite ville anglophone, a appris Anadolu de source officielle.

Un communiqué lu mercredi soir sur la station régionale de la radio de l’Etat, la Cameroon Radio Television (Crtv), précise que le couvre-feu prend effet immédiat (le 8 novembre) pour s’achever le 23 novembre prochain.

« Tout mouvement des hommes et des bien est formellement interdit sur l’ensemble du département de 22 heures à 5 heures », précise le communiqué.
« C’est une mesure conservatoire qui vise à préserver la paix et la tranquillité dans ce département qui enregistre des actes de violence depuis quelques jours », a souligné à Anadolu le Préfet de la Mezam, dans la région anglophone du Nord-Ouest du Cameroun, Songo Pierre.

Un groupe d’activistes de la cause anglophone «lourdement armés» a, dans la nuit de mardi à mercredi, attaqué un check-point dans la ville de Bamenda que gardent des gendarmes et des policiers, avait indiqué à Anadolu le gouverneur de la région anglophone du Nord-ouest du Cameroun, Adolphe Lélé Lafrique.

Déjà, lundi dernier, un autre gendarme avait été tué dans la localité de Jakiri par un autre groupe d’activistes qui tentait de fermer une école.

- Des couvres-feu à répétition

En prélude à la déclaration symbolique de l’indépendance le 1er octobre 2017 par les sécessionnistes de l’ « Ambazonia » (nom donné par les indépendantistes anglophones du Cameroun à l'ancien Southern Cameroons, non reconnu), un autre couvre-feu avait été instauré dans cette région du 28 septembre au 2 octobre.

Cette interdiction stricte de se déplacer ainsi que la fermeture des frontières territoriales et maritimes, n’avaient pas empêché les séparatistes de manifester le 1er octobre.

Pour rappel, la crise dite anglophone qui prévaut dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun avait débuté par un mouvement d’humeur des Avocats et des Enseignants de ces deux régions. La grève de ces fonctionnaires qui se disent marginalisés par rapport aux francophones avait été farouchement réprimée par les forces camerounaises.

Les activistes ont, dans un premier temps, demandé le fédéralisme à la suite de cette grève, puis ont finalement revendiqué la séparation entre le Cameroun Anglophone et le Cameroun Francophone.

Depuis quelques semaines, la crise s'est durcie, la relance de la ville morte du lundi à mercredi de chaque semaine par les activistes anglophones.

Les indépendantistes radicaux exigent quant à eux que des commerces et des écoles restent fermés, tant que la crise anglophone n’est pas résolue. Seulement une partie des dépêches, que l'Agence Anadolu diffuse à ses abonnés via le Système de Diffusion interne (HAS), est diffusée sur le site de l'AA, de manière résumée. Contactez-nous s'il vous plaît pour vous abonner.
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