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Cameroun / Massacre de Ngarbuh : Guterres appelle à l’ouverture d’une enquête

-Le secrétaire général appelle les parties armées à s’abstenir de toute attaque contre les civils et à respecter le droit humanitaire international et des droits de l’homme.

Lassaad Ben Ahmed  | 18.02.2020 - Mıse À Jour : 19.02.2020
Cameroun / Massacre de Ngarbuh : Guterres appelle à l’ouverture d’une enquête

Cameroon

AA / Yaoundé / Peter Kum

Le secrétaire général de l’Onu, Antonio Guterres, a exprimé ses préoccupations et appelé le gouvernement camerounais à ouvrir une enquête suite au massacre perpétré dans le village de Ngarbuh, dans le Nord-ouest anglophone le 14 février courant.

Guterres s’exprimait dans un communiqué, émis lundi par son porte-parole Stéphane Dujarric.

« Le secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, a appelé le gouvernement camerounais à ouvrir une enquête et à prendre les dispositions nécessaires pour que les coupables répondent de leurs actes », peut-on lire dans le communiqué.

« Le secrétaire général appelle les parties armées à s’abstenir de toute attaque contre les civils et à respecter le droit humanitaire international et des droits de l’homme », a ajouté son porte-parole.

Reprenant des informations relayées par la presse locale, le communiqué des Nations Unies fait état d’un bilan de 22 personnes tuées lors de ce massacre.

Toutefois, le ministère camerounais de la Défense, tout en reconnaissant sa responsabilité de cette tuerie, réduit le bilan à cinq civils tués, une femme et quatre enfants, réfutant toute autre allégation.

Le ministère de la Défense a évoqué, dans un communiqué, lundi, « un malheureux accident, conséquence collatérale des opérations de sécurisation».

Toutefois, d’après le bâtonnier camerounais, Felix Agbor Balla Nkongho, président du Centre pour les droits de l'homme et la démocratie en Afrique (CHRDA), «le bilan des victimes du massacre de Ngarbuh-Ntubaw au Cameroun est passé à 32, certains enfants et femmes enceintes étant toujours portés disparus ».

« Les officiers militaires responsables de ces crimes odieux doivent être traduits en justice. Ces crimes constituent clairement des crimes contre l'humanité », a souligné l’avocat lundi.

Pour rappel, le Cameroun vient d’organiser un double scrutin, législatif et municipal, le 9 février courant. Selon les premières estimations, la participation était quasi-nulle dans les régions anglophones, du fait du mot d’ordre de « ville morte » déclaré par les sécessionnistes anglophones.

Afin de rassurer les électeurs et parer à d'éventuelles violences lors des élections, les autorités camerounaises ont déployé des renforts en régions anglophones.

Ce climat de peur et d’insécurité perdure depuis le déclenchement de la crise anglophone fin 2016.

Selon une publication de l’Agence des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR), le 17 février, « près de 8.000 réfugiés camerounais ont fui vers l’ouest et le sud du Nigéria dans les Etats de Taraba et Cross Rivers ces deux dernières semaines, ce qui porte la population réfugiée originaire du Cameroun à près de 60.000 personnes dans ce pays ».

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