Afrique

Cameroun : Les réfugiés anglophones refusent l’aide humanitaire du gouvernement

- Ils demandent au gouvernement de déclarer la fin de la guerre et de libérer toutes les personnes arrêtées dans le cadre de la crise anglophone.

Lassaad Ben Ahmed  | 04.07.2018 - Mıse À Jour : 06.07.2018
Cameroun : Les réfugiés anglophones refusent l’aide humanitaire du gouvernement

Cameroon

AA / Yaoundé / Peter Kum

Les réfugiés anglophones au Nigéria ont exprimé leur rejet de l’aide humanitaire du Président camerounais Paul Biya, a appris Anadolu, mercredi, de source anglophone.

«Le gouvernement du Cameroun doit déclarer la fin de la guerre, démilitariser les deux régions anglophones, libérer les personnes interpellées dans le cadre de la crise sociale et accorder une amnistie à ceux qui ont fui le pays », a déclaré à Anadolu Michael Essience, porte-parole des réfugiés camerounais.

«Si une équipe gouvernementale se rend au Nigéria pour visiter les réfugiés, nous allons le considérer comme une violation de nos droits avec la complicité des autorités nigérianes. Il est difficile de prédire la réaction des réfugiés au cas où le gouvernement se rend sur leurs sites de campement», prévient Michael Essience.

Cette déclaration rejoint une correspondance que les représentants des réfugiés anglophones ont postée le 29 juin 2018 au Représentant du Haut-commissariat pour les Réfugiés au Nigéria.

«Nous avons certes faim, mais nous n’allons pas accepter cette visite et l’aide humanitaire du régime de Yaoundé», ont-ils écrit dans cette correspondance.

Les autorités camerounaises n’ont pas encore réagi à cette menace des réfugiés anglophones au Nigéria.

Le gouvernement continue, toutefois, à préparer son aide humanitaire pour ces populations à travers une collecte de fonds dans les dix régions du pays.

Sur instruction du président de la République, le Premier ministre camerounais avait annoncé le 20 juin dernier un plan spécial d’urgence humanitaire, en faveur des populations civiles des régions du nord-ouest et du sud-ouest, actuellement en proie aux violences.

Le Premier ministre, Philémon Yang, avait démontré que ce plan d’urgence humanitaire nécessite une enveloppe de près de 13 milliards de FCFA (environs 23 millions de dollars).

Cette enveloppe vise à venir en aide aux réfugiés en termes de « logement, d’éducation, de santé, d’abris, d’eau, d’hygiène et de salubrité, d’assistance sociale et de reconstitution du tissu économique ».

Ce plan d’urgence humanitaire divise d’ailleurs la classe politique camerounaise.

Pour Osih Joshua, le représentant de principal parti d’opposition, le SDF (Social Democratic Front), il faut d’abord cesser la guerre avant d’assister les populations.

«Il faut d’abord un cessez-le-feu avant de venir en aide aux populations. La guerre se poursuit », indique Joshua.

Il faut noter que les affrontements entre des groupes armés et les forces régulières se poursuivent dans les deux régions en crise, faisant des victimes des deux côtés.


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