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Cameroun : Le principal parti de l’opposition boycotte la session d’ouverture du Parlement

- Les députés du SDF veut que Yaoundé trouve une solution définitive à la crise anglophone qui dure depuis plus d’un an.

Esma Ben Said  | 14.11.2017 - Mıse À Jour : 14.11.2017
Cameroun : Le principal parti de l’opposition boycotte la session d’ouverture du Parlement

Cameroon

AA/Yaoundé/Peter Kum

Les parlementaires du principal parti de l’opposition camerounaise, le Social Democratic Front (SDF) ont boycotté mardi, la cérémonie d’ouverture de la 3e session parlementaire à Yaoundé, réclamant une solution à la crise anglophone qui secoue le pays, a rapporté le correspondant de Anadolu.

« Il est question de voir dans quelle mesure nous pouvons, à notre manière exposer au public, à l’opinion nationale et internationale, la situation grave qui prévaut dans notre pays, dans les deux régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Il faut trouver une sortie heureuse à cette crise » a indiqué à Anadolu Jean Tsomelou, Secrétaire général du SDF, joint par téléphone.

Les sénateurs de cette même formation politique envisagent de boycotter eux-aussi la session du Sénat prévue plus tard dans la soirée de mardi.

A la veille de l’ouverture de cette session parlementaire, les élus du SDF s'étaient réunis au siège dudit parti pour peaufiner leur stratégie contre le Gouvernement qui tarde à trouver des solutions adéquates pour la crise anglophone.

« Tous les députés et sénateurs sont ici réunis compte tenu de la situation préoccupante de notre pays. La crise perdure dans les Régions du Sud-Ouest et Nord-Ouest, et le gouvernement n’a rien fait pour trouver une solution. Nous pensons qu’il est temps aujourd’hui que les parlementaires conformément à l’article 4 de la constitution prennent leurs responsabilités en main », souligne le député SDF du Littoral, Jean-Michel Nintcheu.

La direction du parti indique que d’autres « actions fortes » sont prévues pendant les travaux en commission et les différentes séances plénières afin d’amener le gouvernement à trouver une solution définitive à cette crise qui paralyse une partie du pays.

Pour rappel, la crise dite anglophone qui prévaut dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun avait débuté par un mouvement d’humeur des Avocats et des Enseignants de ces deux régions. La grève de ces fonctionnaires qui se disent marginalisés par rapport aux francophones avait été farouchement réprimée par les forces camerounaises.

Les activistes ont, dans un premier temps, demandé le fédéralisme à la suite de cette grève, puis ont finalement revendiqué la séparation entre le Cameroun Anglophone et le Cameroun Francophone.

Dans un rapport publié le 10 novembre dernier, le Comité des droits de l'homme de l'ONU s'est dit « préoccupé » des informations faisant état d'atteintes à la liberté de réunion, en particulier dans le cadre de cette crise, et d'usage « excessif de la force » par des agents des services de police pour disperser les manifestations, ayant engendré des morts et des blessés lors des manifestations pour "l'indépendance" du 1er octobre 2017.

Les experts de l’ONU se sont également inquiétés des informations faisant état de « discriminations d'accès à l'emploi et à la participation publique et de restrictions des droits d'expression et de manifestation pacifiques de la minorité anglophone ».





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