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Cameroun: le MRC de l’opposant Maurice Kamto boycotte les élections de 2020

Cette décision du Conseil national du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) a été rendue à Yaoundé, lundi, par Maurice Kamto, le président de cette formation politique.

Lassaad Ben Ahmed  | 25.11.2019 - Mıse À Jour : 26.11.2019
Cameroun: le MRC de l’opposant Maurice Kamto boycotte les élections de 2020

Cameroon
AA / Yaoundé / Peter Kum

Le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) ne participera pas aux élections législatives et municipales du 9 février 2020, a annoncé Maurice Kamto, président de ce parti, lors d'un point de presse tenu lundi dans la capitale camerounaise, Yaoundé.

Le MRC justifie ainsi cette décision par, notamment, le hold-up électoral (présidentielle de 2018) et la situation sécuritaire dans les deux régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.

« Tant que la situation dans le Nord-Ouest et Sud-Ouest ne sera pas réglée, le MRC ne prendra pas part au scrutin », a annoncé l’opposant Kamto aux journalistes.

« Organiser des élections sans ramener, au préalable, la paix dans les régions anglophones, c’est donner le message selon lequel, les populations de ces régions ne sont pas de Camerounais », a relevé Kamto.

« Plus de 3.000 camerounais sont déjà morts dans les régions anglophones. Le MRC voudrait qu’on ressoude cette crise avant la tenue des élections dans le pays », estime le président du MRC.

Le président du MRC a également déploré le fait que « le double scrutin des municipales et législatives de 2013 a été entaché d’une fraude sauvage orchestrée par le RDPC, le parti au pouvoir en co-action avec l’organe en charge des élections pour éterniser le RDPC au pouvoir ».

Kamto a également indiqué que le MRC était conscient en 2018 de cette machine de fraude « mais il fallait mettre à l’épreuve le Conseil constitutionnel donc les membres sont tous aux ordres du régime illégitime ».

Le leader du MRC estime que malgré la fraude de la présidentielle 2018, il avait gagné « avec un score de 39.37%».

Au lendemain de ce scrutin, le MRC avait lancé la « résistance nationale » à travers des manifestations dans plusieurs villes camerounaises.

« Moi et mes partisans ont été brutalement interpellés et jetés en prison pendant plusieurs mois », a souligné Kamto, lundi.

D’après Kamto, aucune élection crédible ne peut se tenir au Cameroun avec l’actuel code électoral.

« Avec le système électoral actuel, les mêmes causes produiront les mêmes effets, à savoir, fraudes électorales, fraudes massives des résultats et une nouvelle crise post-électorale », a déploré le leader du MRC.

L’annonce de Kamto intervient alors que la clôture de dépôts des candidatures pour le double scrutin du 9 février prochain est prévue ce lundi à minuit.

Avant la décision du MRC, le Cameroon’s People Party (CPP) d’Edith Kaw Walla, avait aussi annoncé le boycott du double scrutin.

Tout comme le MRC, le CPP estime qu’on ne peut pas organiser des élections au Cameroun dans le contexte actuel avec la crise sécuritaire dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest.

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