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Cameroun : le mandat des maires prorogé jusqu’en février 2020

Paul Biya a justifié sa décision par « un engorgement du calendrier électoral ».

Lassaad Ben Ahmed  | 16.07.2019 - Mıse À Jour : 17.07.2019
Cameroun : le mandat des maires prorogé jusqu’en février 2020

Cameroon

AA / Yaoundé / Peter Kum

Le président camerounais, Paul Biya, a signé un décret qui proroge le mandat des maires jusqu'au 29 février 2020.

Ce décret présidentiel, rendu public le 15 juillet, intervient après la clôture de la session parlementaire du mois de juin 2019. Session au cours de laquelle une consultation du chef de l'Etat camerounais portant prorogation du mandat des députés a été examinée et validée le 19 juin 2019 par le bureau de l'Assemblée nationale du Cameroun.

La raison officielle que Paul Biya a, dûment, évoquée sur cette prorogation est le besoin d'harmonisation des délais nécessaires à la tenue d'un double scrutin législatif et municipal en 2020.

C’est la deuxième fois que le mandat des conseillers municipaux est prorogé. En 2018, le président camerounais avait, pour la première fois, fait proroger le mandat des élus locaux jusqu’en 2019.

Il avait, officiellement, justifié sa décision par « un engorgement du calendrier électoral », les mandats du président de la République, des députés et des conseillers municipaux arrivaient à échéance entre le 15 octobre et le 3 novembre 2018.

« La tenue de ces élections présidentielle, législatives et municipales, au regard de la date de la convocation du corps électoral (courant juin-juillet 2018) entraînera un chevauchement des différentes opérations relatives à ces scrutins », avait indiqué Biya dans un décret.

Dans le dessein d'éviter donc le chevauchement de scrutins, le chef de l'Etat avait proposé la prorogation du mandat des députés et des maires pour une durée de douze mois.

Avec cette nouvelle prorogation, le fait majeur au plan politique est lié au fait que le Cameroun continue de vivre la crise politique et sécuritaire dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, dont les corollaires sont préjudiciables à l'état actuel.

D’après le principal parti de l’opposition camerounaise, le SDF (Social Democratic Front), convoquer le corps électoral cette année (2019) consisterait, pour le système gouvernant en place, à entériner l'idée de la sécession.

Lors de la dernière assise de l’organe central du SDF les 8, 9 et 10 juin dernier à Yaoundé, la formation politique avait proposé au régime de Biya, dans la litanie des résolutions faites au terme de cette réunion, de surseoir à l'organisation des élections tant que le calme n'est pas rétabli et la paix restaurée dans les zones anglophones.

Aussi le 10 juillet 2019, le groupe parlementaire SDF a-t-il, au cours d'une conférence de presse donnée à l'Assemblée nationale, énoncé une nomenclature de sept propositions pour le règlement de la crise anglophone.

Entre autres propositions faites par Paul Nji Tumasang, président du groupe parlementaire du SDF, l'organisation des élections uniquement après la résolution de la crise dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.

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