Cameroun : le Gouvernement veut traquer les séparatistes via transferts mobiles
- Plus de 910 mille dollars de rançons ont été versés aux séparatistes par des membres de familles d’otages entre novembre 2019 et février 2020.

Cameroon
AA / Yaoundé / Peter Kum
« Entre novembre 2019 et février 2020, les populations des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest ont payé près de 910.272 dollars à titre de rançon aux groupes séparatistes » anglophones, a révélé le ministre camerounais de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji.
Le ministre s’exprimait dimanche soir, lors d'une émission à la télévision nationale.
Le membre du gouvernement a indiqué que ces données ont été communiquées lors de son entretien avec des responsables de la téléphonie mobile qui exercent dans le transfert d’argent via téléphonie mobile, vendredi.
« Ces rançons ont été versées par des membres de familles d'otages aux ravisseurs des groupes armés », sévissant dans les deux régions anglophones du Cameroun, a souligné le membre du gouvernement.
Paul Atanga Nji a recommandé aux opérateurs de la téléphonie mobile, qui exercent dans le transfert électronique d’argent via mobile, de « mettre en place en système de [traque] permettant de repérer les miliciens qui effectuent des transferts d’argent via mobile ».
Le gouvernement camerounais a invité les opérateurs de la téléphonie à réfléchir et à revenir vers les autorités « dans un délai de 45 jours » et de leur dire exactement quels sont « les mécanismes mis sur pied pour que les terroristes cessent d’arnaquer les Camerounais».
Le transfert d’argent électronique est «un bon produit» a souligné le ministre Paul Atanga Nji, avant d’ajouter: «mais les terroristes s’en sont emparés, parce qu’ils peuvent recevoir de l’argent sans être arrêtés par la police et la gendarmerie».
Depuis le début de la crise dite anglophone, fin 2016, les séparatistes multiplient les enlèvements d'autorités, de militaires et policiers, ainsi que des civils dans les deux régions anglophones en crise du Sud-Ouest et du Nord-Ouest, d'une part pour maintenir la pression sur le pouvoir central à Yaoundé et d'autre part pour exiger des rançons permettant aux groupes armés de tenir.
Les séparatistes de la minorité anglophone militent pour la création d'un État indépendant dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest du Cameroun, théâtre d'un conflit armé depuis plus de trois ans.