Cameroun / Etats-Unis / AGOA: Yaoundé demande à Trump de revoir son « jugement excessif »
Le porte-parole du gouvernement camerounais, a contesté les raisons avancées par les Etats-Unis pour l'exclure des avantages d'accès au marché américain.

Cameroon
AA / Yaoundé / Peter Kum
Le porte-parole du gouvernement camerounais, Emmanuel René Sadi, a réagi, à la décision du président des Etats-Unis, Donald Trump, d'exclure le Cameroun de la liste des pays bénéficiaires des facilités de la loi sur la croissance et les perspectives économiques en Afrique, « African Growth and Opportunity Act » (AGOA) dès le 1er janvier 2020.
Emmanuel René Sadi s'exprimait lors d'un point de presse tenu lundi soir à Yaoundé.
L’exclusion du Cameroun, annoncée le 31 octobre 2019, est motivée, selon le président américain, par « des violations flagrantes des droits de l’homme internationalement reconnus », dont le gouvernement camerounais s’est rendu coupable notamment dans les régions anglophones.
Le porte-parole du gouvernement camerounais, tout en admettant que la prise d'une telle décision relève de la souveraineté des Etats-Unis, il a contesté les raisons avancée par l'administration américaine.
« Ce qui est contestable à nos yeux, ce sont les prétextes et raisons avancés pour expliquer ou justifier cette volonté du gouvernement des Etats-Unis », a déclaré, lundi soir, Emmanuel Sadi.
Yaoundé « en appelle à plus de discernement de la part des autorités américaines, afin qu’elles reconsidèrent leur jugement excessif, qui, de surcroît, semble occulter ou minorer les exactions horribles perpétrées par les hordes déshumanisées de séparatistes, et accablent péremptoirement les forces camerounaises de défense et de sécurité qui, pourtant, font leur devoir et rien que leur devoir au service de leurs concitoyens, et partant, de la nation toute entière ».
D’après Sadi, le gouvernement camerounais est fondé à dire que les raisons invoquées pour justifier la décision envisagée des autorités américaines ne correspondent guère à la réalité des faits sur le terrain.
Elles procèdent, de l’avis du gouvernement, « soit d’une ignorance ou d’une méconnaissance de la situation réelle, telle qu’elle a prévalu et prévaut encore dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest, soit d’une volonté délibérée d’ignorer cette réalité ».
C’est par un message au Congrès américain que Trump avait annoncé sa décision : à partir de janvier 2020, le Cameroun ne sera plus bénéficiaire des clauses prévues par l’AGOA, et sera donc privé de son accès privilégié au marché américain.
En février dernier, Washington avait déjà sévi contre Yaoundé, en raison de sa politique sécuritaire, et mis fin à plusieurs programmes d’assistance militaire, pour un montant de 17 millions d’euros.
Pour rappel, l'AGOA est une loi adoptée en 2000 par le Congrès, permettant aux pays de l’Afrique subsaharienne d’exporter sur le marché américain sans payer des droit de douanes.