Cameroun/Crise anglophone : Un inspecteur de police enlevé, torturé et tué
- Il était agent des renseignements

Cameroon
AA/ Yaoundé/ Peter Kum
Un agent des renseignements camerounais a été tué de plusieurs balles après avoir été kidnappé mardi par un groupe armé du mouvement séparatiste anglophone, à Bamenda, capitale du Nord-Ouest, a appris Anadolu de source officielle.
« L’inspecteur de police, Mfee Mindjom Christian, agent des renseignements, a été kidnappé, torturé avant d'être tué de plusieurs balles par des rebelles séparatistes, au niveau du quartier Ntarinkon, dans la ville de Bamenda », a indiqué mercredi à Anadolu, le gouverneur de la région du Nord-Ouest, Adolphe Lélé Lafrique.
Ses bourreaux ont plus tard déposé son corps dans la rue de la capitale du Nord-Ouest et ont posté sur des réseaux sociaux des images où ils l'interrogeaient et le torturaient avant de l’abattre.
« Ceci servira de leçon à tout agent qui sera dépêché ici pour enquêter sur nous pour nous faire arrêter », a souligné dans la bande vidéo l’un des assassins sécessionnistes.
Il faut rappeler qu'un autre officier de police, Ephraim Ngafei, avait été assassiné de la même façon le 20 novembre 2018 alors qu’il se rendait à Yaoundé pour répondre à une convocation de sa hiérarchie.
Les séparatistes avaient plus tard publié des images de l’officier, les mains ligotées sur les pieds et la tête tranchés.
Depuis fin 2016, les régions du Sud-Ouest et du Nord-Ouest anglophones du Cameroun sont prises dans un cycle de violences meurtrières qui a fait plusieurs dizaines de morts et déraciné un demi-million de personnes selon des ONG.
« Les séparatistes armés ont tué des centaines de membres des forces de sécurité, agressé et enlevé des centaines de personnes, tout en multipliant leurs attaques et leurs appels à la sécession des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest », a estimé dans un rapport de 2019, l’ONG Human Rights Watch (HRW).
« Les séparatistes doivent savoir que le monde les observe et que ceux qui sont responsables d’actes de torture devront en affronter les conséquences », avait affirmé dans ce rapport, Lewis Mudge, directeur pour l’Afrique centrale à HRW.
D’après cette organisation, les forces gouvernementales ont également « tué de nombreux civils, incendié des centaines d’habitations et recouru à la torture et à la détention secrète contre des personnes soupçonnées d’appartenir à des groupes séparatistes, dans une impunité quasi-totale ».