Afrique

Cameroun/Crise anglophone : l'armée reconnaît avoir tué deux civils dans le Nord-Ouest

Nadia Chahed  | 22.09.2022 - Mıse À Jour : 22.09.2022
Cameroun/Crise anglophone : l'armée reconnaît avoir tué deux civils dans le Nord-Ouest

Cameroon

AA / Yaoundé / Peter Kum

Le ministère camerounais de la Défense a annoncé, mercredi, que deux civils ont été tués lundi par des militaires ayant violé les consignes de l’armée dans le Nord-Ouest anglophone du pays. 

« Un incident malheureux a provoqué la mort de deux civils dans le village (de) Nylbat-Andek », dans la région du Nord-Ouest, a annoncé le Colonel Cyrille Atonfack, porte-parole du ministère de la Défense, dans un communiqué publié mercredi soir.

Selon l’armée camerounaise, trois éléments d’une unité des forces spéciales camerounaises « en violation des consignes, s'en sont pris à quelques habitants sur lesquels l’un des soldats a malheureusement ouvert le feu » tuant deux dames âgées respectivement de 47 et 49 ans.

L'armée a affirmé dans son communiqué que les trois soldats ont été désarmés et interpellés, et qu'une enquête a été ouverte par une brigade de gendarmerie pour établir les responsabilités.

Cette bavure n'est pas la première du genre commise par l’armée dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest anglophone du Cameroun où l’armée et les séparatistes s’affrontent depuis 2016. 

Le 14 février 2020, au moins 23 civils dont 15 enfants, selon des ONG, avaient été tués dans un raid de l’armée et de leurs supplétifs dans le village de Ngarbuh, dans le Nord-Ouest.

« Les meurtres de Ngarbuh constituent l’une des pires atrocités commises par les forces de sécurité camerounaises depuis le début de la crise dans les régions anglophones du pays, fin 2016 », a relevé l’ONG Human Rights Watch dans un rapport publié le 14 février dernier. 

« Le gouvernement a d’abord nié la responsabilité des forces de sécurité, avant que le Président Paul Biya, sous la pression de la communauté internationale, ne crée une commission d’enquête le 1er mars 2020. Le gouvernement a ensuite reconnu une certaine responsabilité de ses forces de sécurité, puis annoncé l’arrestation de deux soldats et d’un gendarme en juin 2020 », a souligné cette ONG qui plaide depuis 2020 pour que la justice soit rendue aux victimes de ce massacre.



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