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Cameroun/Crise Anglophone : L’Eglise catholique devrait agir en médiateur (Experts)

- Le Centre d'analyses géopolitiques (ICG) estime qu’il est urgent d’entamer le dialogue car le sentiment séparatiste déjà exprimé par les séparatistes s’agrandit.

Lassaad Ben Ahmed  | 26.04.2018 - Mıse À Jour : 26.04.2018
Cameroun/Crise Anglophone : L’Eglise catholique devrait agir en médiateur (Experts)

Cameroon

AA / Yaoundé / Peter Kum

"L'Eglise catholique devrait jouer un rôle de médiateur dans la crise dite anglophone qui secoue les deux régions anglophones du Cameroun", a appelé le Centre d'analyses géopolitiques International Crisis Group (ICG) dans un rapport paru jeudi.

«Etant donné l’opposition de Yaoundé à toute médiation internationale, l’Eglise catholique est quasiment le seul acteur en mesure d’intervenir et de promouvoir le dialogue entre le gouvernement et les régions anglophones», écrit l’ICG dans ce rapport intitulé «La crise anglophone au Cameroun: comment l’Eglise catholique peut pousser au dialogue».

«Hormis le clergé catholique, les médiateurs potentiels sont rares. Si personne ne prend cette responsabilité, le sentiment séparatiste déjà exprimé par de nombreux anglophones va continuer à progresser», indique le document du Centre d’analyses géopolitiques.

Cela va intensifier la violence et exacerber l’insurrection actuelle dans les régions anglophones, alors que des élections sont prévues en 2018, ajoute le document.

Dans une vidéo virale, diffusée en janvier dernier sur les réseaux sociaux, l’Archevêque émérite de Douala, le Cardinal Christian Tumi avait réagi suite à la recrudescence des violences dans les régions anglophones du Cameroun.

Le prélat avait confirmé les informations selon lesquelles l’armée aurait brûlé des villages entiers. «Des villages entiers ont été complètement rasés par l’armée (…) c’est une réalité », avait-il déclaré.

«Ce n’est pas une bonne situation. Nous devons tous nous unir, le gouvernement, les soldats, la population pour améliorer la situation et travailler pour la paix», avait relevé l’évêque du diocèse de Mamfé (région du Sud-ouest), Andrew Nkea, suite à un séjour, fin décembre 2017, dans l’Etat de Cross River au Nigéria, où se trouvent près de 10 000 réfugiés camerounais.

Le gouvernement camerounais avait plutôt trouvé que l’église catholique était instrumentalisée par les sécessionnistes à travers leurs différentes déclarations.

«Je conseille au Cardinal Tumi d’être prudent parce que les sécessionnistes vont l’instrumentaliser. Pas seulement lui, mais tous ceux qui incarnent, aujourd’hui, l’espoir et les valeurs religieuses», avait répondu le porte-parole du gouvernement, Issa Tchiroma.

«Tous ceux-là risquent, donc, d’être instrumentalisés par les sécessionnistes qui sont prêts à faire feu de tout bois pour jeter déshonneur et discrédit sur nos forces de sécurité et de défense et par extrapolation sur l’Etat camerounais», avait répliqué en janvier 2018 Issa Tchiroma.

Les affrontements entre les forces de défense et les sécessionnistes anglophones qui durent depuis plusieurs mois, a déjà vu tomber sur le champ de bataille 43 membres des forces de sécurité selon le Réseau de Défense des Droits Humains de l’Afrique Centrale (REDHAC).

«Le risque que la crise anglophone au Cameroun se transforme en guerre civile s’accroît considérablement», conclut le rapport de l’ICG.

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