Cameroun/Crise anglophone : Cinq civils tués par des séparatistes

AA/Cameroun/Peter Kum

Cinq civils dont des enfants ont été tués par des séparatistes anglophones à Ndop, une localité du Nord-Ouest du Cameroun, a appris Anadolu, jeudi, des autorités locales.

"Accusé par les séparatistes d’aider l’armée en lui fournissant des renseignements, Eric Pakala qui avait été enlevé il y a trois semaines, a été tué par ses ravisseurs et son corps retrouvé mercredi dans une rue de Ndop", a déclaré à Anadolu, le gouverneur du Nord-Ouest, Adolphe Lélé Lafrique.

Par ailleurs "un entrepreneur qui avait accepté de reconstruire un pont détruit il y a des mois par les séparatistes, a été enlevé avec son épouse et ses deux enfants, mardi. Les otages ont été tué mercredi par les sécessionnistes", a ajouté la même source.

D'après les habitants de Ndop, les séparatistes sèment la terreur dans cette localité et y multiplient les exactions depuis quelques semaines.

"Ils sillonnent le village à la recherche des personnes ayant des membres de leur famille dans l’armée. Leurs cibles sont enlevées et relâchées après le paiement d’une rançon ou sont tuées" , explique Njifon Paul, directeur de l’école à Ndop.

Selon l’ONG, Human Rights Watch, l’impunité est l’un des principaux moteurs de la crise qui sévit dans les régions anglophones.

Depuis plus de trois ans, les régions anglophones du Cameroun (Nord-Ouest et Sud-Ouest) sont le théâtre d’un conflit meurtrier qui oppose l’armée camerounaise à des séparatistes armés, issus de la minorité anglophone du pays, et qui s’estiment marginalisés par le pouvoir central.

La crise dans les régions anglophones a déjà fait plus 3.000 morts depuis fin 2016 et forcé plus de 700.000 personnes à fuir vers d'autres régions, selon le dernier rapport d’Amnesty international (février 2020).