Cameroun – Crise anglophone : Au moins 60 morts en un mois (ONG)

Cameroon
AA / Yaoundé / Peter Kum
Dans son rapport mensuel des zones en conflit, l’Organisation non gouvernementale « International Crisis Group » (ICG) relève que les violences dans les régions anglophones Nord-ouest et Sud-ouest du Cameroun ont fait « au moins 60 morts » en mai dernier.
Cette crise qui touche les régions anglophones du Cameroun et qui est entrée dans une phase nouvelle, depuis décembre 2017, « pourrait être plus violente en juin », prévient l’organisation dans un rapport publié le 2 juin.
«Des sécessionnistes ont adopté une rhétorique virulente, disant aux francophones de quitter la zone anglophone ou d'en subir les conséquences. Et le gouvernement s'en est tenu à sa stratégie militaire», a relevé l'ICG.
L’International Crisis Group indique que, comme annoncé dans son rapport d’avril dernier, seul le dialogue sous médiation de l’église catholique qui représente près d’un tiers de la population camerounaise pourrait sortir le Cameroun de cette guerre « coûteuse » et « insensée ».
Dans un précédent rapport publié le 24 avril dernier, l’ONG avait souligné que le gouvernement refuse de prendre en compte les griefs des anglophones, tandis que les militants armés semblent prêts à continuer à se battre.
«L’Eglise catholique, qui représente près d’un tiers de la population camerounaise, pourrait jouer un rôle d’arbitre» car «les médiateurs potentiels sont rares».
Cette crise sociale qui dure depuis un an dans les régions du Nord-ouest et Sud-ouest du Cameroun avait dégénéré le 1er octobre 2017, en marge de la proclamation symbolique d’indépendance du présumé Etat d’Ambazonie par des militants sécessionnistes.
Du fait d’une répression meurtrière du mouvement séparatiste par l’armée, les rangs des sécessionnistes augmentent de jour en jour, et certains d’entre eux évoquent plus résolument l’idée d’une lutte armée ou l’« autodéfense », prévient l’ONG belge.