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Cameroun : arrestation de cinq activistes anglophones qui "projetaient des attentats"

- Depuis octobre 2016, les activistes des régions anglophones réclament la sécession du pays.

Esma Ben Said  | 10.08.2017 - Mıse À Jour : 10.08.2017
Cameroun : arrestation de cinq activistes anglophones qui "projetaient des attentats"

Cameroon

AA/Yaoundé/Peter Kum

Cinq présumés "sécessionnistes", issus de la minorité anglophone au Cameroun, ont été arrêtés par la police camerounaise, a annoncé le porte-parole du gouvernement camerounais Issa Tchiroma Bakary.

Les cinq suspects qui ont été arrêtés au début du mois d'août dans la région anglophone du Nord-Ouest, voulaient "perpétrer des attaques contres des forces de défense et de sécurité, des responsables militaires et des autorités administratives", a déclaré sur la télévision d'Etat Crtv, le porte-parole du gouvernement, tard dans la soirée de mercredi.

Après ces arrestations, la police camerounaise a procédé à une descente au domicile de Dasi Alfred Ngyah, qualifié de "chef de la bande", où les policiers ont découvert, "dissimulés dans un bunker aménagé par les soins de l’intéressé, plusieurs effets militaires", a précisé Bakary.

"Parmi ces effets, on a pu noter la présence d’armes à feu semi-automatiques, (...) des chargeurs pour fusils de tireurs d’élite, des tubes containeurs à charge explosive et des produits chimiques constituant des charges explosives, (...) et autres appareils destinés à la fabrication d’engins explosifs improvisés et d’armes artisanales à feu", a-t-il détaillé.

Le porte-parole a ajouté que Dasi Alfred Ngyah est considéré comme le principal responsable d'une faction armée nommée "Liberation Movement of Southern Cameroon", un mouvement qui lutte pour la sécession du Cameroun.

Dasi Alfred Ngyah qui a reconnu être "le propriétaire" de cet armement était "le cerveau du réseau précédemment identifié comme l’auteur de l’attentat déjoué en prélude à la célébration de la fête du 20 mai 2015 à Bamenda", a ajouté le porte-parole qui précise qu'au moment de son interpellation, "le réseau à la tête duquel se trouve le dénommé Dasi Alfred Ngyah se préparait à prendre d’assaut un barrage de police".

Ngyah projetait "en compagnie des membres de son commando, de perpétrer des attaques contre les Forces de Défense et de Sécurité, des responsables militaires et des Autorités administratives" a affirmé Bakary.

Pour rappel, la crise anglophone a démarré le 11 octobre 2016 avec le lancement d’un mouvement de contestation des avocats anglophones, présents dans le Nord-ouest et le Sud-ouest du Cameroun. Ces juristes des deux régions regrettaient l’absence du droit anglais dans le système judiciaire camerounais.

La crise anglophone s’est ensuite vite transformée en une revendication de fédéralisme ensuite de sécessionnisme par des activistes anglophones qui dénoncent une "marginalisation".

Le porte-parole du gouvernement, avait récemment indiqué lors d’un point de presse, que 61 leaders anglophones sont actuellement détenus dans la prison de Kondengui à Yaoundé.

Interpellés dans plusieurs villes anglophones, ces contestataires sont poursuivis entre autres pour "terrorisme, rébellion, crime et délits d’opinion" et risquent la peine de mort.

La communauté anglophone représente 20% de la population totale estimée à 22 millions de Camerounais.

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