Côte d'Ivoire: Des bâtiments de la police attaqués à Abidjan
-Ces incidents surviennent au lendemain d'un réaménagement ministériel qui a concerné, notamment, le ministère de la Défense et alors que le pays s'apprête à accueillir du 21 au 31 juillet, les Jeux de la Francophonie.

Abidjan
AA/Abidjan/Fulbert Yao
Plusieurs bâtiments de la police à Abidjan (Côte d'Ivoire) ont été attaqués dans la nuit de mercredi à jeudi par des individus armés non identifiés, a appris Anadolu, jeudi, auprès de sources sécuritaires et de témoins oculaires.
Ces attaques ont fait plusieurs blessés ont indiqué les même sources.
«Des individus armés ont fait irruption, mercredi vers minuit, à l’école de police d'Abidjan. Ils se sont dirigés, directement vers le Centre de coordination des décisions opérationnelles (CCDO). Ils ont pris des armes. Il y a eu une riposte de notre part, un échange de tirs et des blessés. Mais pour l’heure, nous ne savons pas si les blessés sont dans notre camp ou dans le camp des assaillants », a expliqué un agent de police relevant de cet établissement, joint au téléphone par Anadolu.
L’école de gendarmerie de Cocody (Est d’Abidjan) et la caserne de police de Yopougon (Nord d’Abidjan), ont également été attaquées un peu plus tard, a précisé la même source qui a préféré garder l'anonymat, précisant que ces attaques n'ont pas fait de blessés.
Contactés jeudi par Anadolu, des témoins oculaires de Yopougon, ont confirmé que des tirs ont été entendus à la caserne de police et à la maison d’arrêt et de correction d’Abidjan.
"Nous n’avons pas fermé les yeux de toute la nuit. Des tirs ont retenti toute la nuit. Mais le calme s'est rétabli jeudi matin", a indiqué Serge André Houphouet, un habitant de ce quartier.
Aucune information ni sur l'identité des assaillants ni sur leur motivations n'était disponible jeudi jusqu'à 10h30 Gmt et aucune déclaration officielle n'a encore été faire au sujet de ces attaques.
Ces incidents surviennent au lendemain d'un réaménagement ministériel qui a concerné, notamment, le ministère de la Défense délégué à Hamed Bakayoko, l'ancien ministre de l'Intérieur et alors que le pays s'apprête à accueillir du 21 au 31 juillet, les Jeux de la Francophonie, un rendez-vous sportif d'envergure.
S'exprimant dans sa première déclaration publique mercredi, ce dernier a annoncé de la "fermeté" et une "reconstruction de l’armée", secouée par des mutineries depuis le début de l’année.
«La reconstruction de l'armée est un défi majeur et une attente de tous les Ivoiriens. Je vais m’y engager avec détermination, avec sérieux, avec courage, avec fermeté, avec intelligence », a-t-il déclaré, face à la presse.
« Ma priorité sera d’être en contact avec les troupes pour écouter leurs préoccupations, d’apporter les réponses dans le sens de l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail et d’exiger d’eux la discipline. Vous savez, l’élite militaire, c’est d’abord la discipline. Et aujourd’hui, l’armée a besoin de rassurer les Ivoiriens pour que notre pays continue sa marche vers le progrès économique et la réduction de la pauvreté », a poursuivi le ministre.
Dans la nuit de vendredi à samedi dernier, des tirs avaient également été entendus à Abidjan et dans les locaux 4ème bataillon d’infanterie militaire de Korhogo (Nord de la Côte d’Ivoire), où un affrontement entre militaires a fait trois morts et trois blessés.
A la suite de ces mouvements, trois militaires avaient été interpellés et trois autres radiés de l’armée.