AA/ Abidjan/ Fulbert Yao

Au moins quatre personnes ont trouvé la mort dans des manifestations organisées jeudi dans plusieurs villes ivoiriennes pour dire non à un troisième mandat d'Alassane Ouattara, a appris Anadolu de sources locales.

A Daoukro ville du centre de la Côte d'Ivoire et fief de l'ex-président ivoirien Henri Konan Bédié, des affrontements ont opposé mercredi soir des partisans de Bédié à des jeunes du parti au pouvoir, se soldant par 3 morts et 78 blessés, rapporte le site ivoirien 7info citant le Préfet de région.

Une quinzaine de domiciles ont été incendiés et des dizaines de magasins pillés et incendiés, indique la même source.

Selon des témoins oculaires, la tension était toujours vive jeudi dans la ville de Daoukro et des barricades étaient érigées dans les principales artères de la ville.

A Bonoua une ville du département de Grand-Bassam, dans la région du Sud-Comoé, les manifestations organisées jeudi ont également dégénéré en affrontements faisant un mort et plusieurs blessés, selon des témoins oculaires.

A Abidjan, des centaines de manifestants sont sortis jeudi dans plusieurs communes pour rejeter la candidature de Ouattarra, jugée inconstitutionnelle par l'opposition. Les manifestants ont érigé des barricades et brûlé des pneus sur les voies publiques, empêchant les véhicules de circuler.

Le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP, au pouvoir) a demandé mercredi à ses partisans-qui devaient également manifester jeudi- de ne pas céder à la provocation.

Aucune déclaration officielle n'a été faite au sujet de ces violences jeudi à 14h00 GMT.

Depuis l'annonce de la candidature du Président Alassane Ouattara pour un 3ème mandat, la tension est montée d'un cran en Côte d'Ivoire.

Le Chef de l'Etat Alassane Ouattara, qui avait annoncé en mars ne pas se représenter, a justifié sa candidature par le décès du candidat investi par son parti, le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly, évoquant un « cas de force majeure »

La Constitution ivoirienne limite à deux le nombre de mandats présidentiels. Mais selon l'interprétation du pouvoir, le président, élu en 2010 et qui achève son deuxième mandat, a le droit de se représenter car l'adoption de la nouvelle Loi fondamentale en 2016 a remis les compteurs à zéro.

Des arguments rejetés par l'opposition.