Côte d’Ivoire : reprise des manifestations de l’opposition
-Après un mois d'accalmie.

Cote d'Ivoire
AA / Abidjan / Fulbert Yao
Les manifestations contre un troisième mandat du président ivoirien, Alassane Ouattara ont repris lundi, à Abidjan et à Bangolo, après un mois d’accalmie, alors que l'opinion ivoirienne attend la décision du conseil constitutionnel concernant la liste des candidats retenus à la présidentielle du 31 octobre prochain.
A Yopougon (nord d’Abidjan), des groupes de manifestants ont envahi les rues dans le quartier de Sideci. Ils ont saccagé et brûlé un autobus, a constaté le correspondant de l'agence Anadolu à Abidjan.
Même constat à Bangolo à l’ouest de la Côte d’Ivoire. La principale voie a été obstruée par un barrage de jeunes se réclamant de l’opposition. Le trafic a été interrompu, rapportent des habitants, joints au téléphone.
Des manifestations sporadiques ont aussi eu lieu à Anyama, selon des témoins.
Ces manifestations, faut-il le rappeler, ont commencé depuis que le président sortant Alassane Ouattara avait décidé de briguer un troisième mandat et ont dû être suspendues jusqu'au 15 septembre courant, pour des raisons sanitaires liées à la Covid-19.
Au moins une dizaine de personnes ont été tuées, notamment dans les villes de Daoukro, Bonoua et Divo en août dernier, lors de manifestations violentes.
Les manifestations de ce lundi interviennent avant le verdict du Conseil constitutionnel qui doit rendre, courant la semaine, la liste des candidats retenus sur les 44 dossiers de candidature déposés à la commission électorale.
Avant le verdict, certains opposants ont déposé des requêtes contre la candidature du président Alassane Ouattara.
En reponse, Alassane Ouattara a appelé, samedi, au terme d’une visite à Bongouanou, à faire confiance aux institutions.
« Nous devrions faire confiance à nos institutions. Arrêtez de penser que les décisions doivent être prises à Paris, à New-York ou ailleurs. Les décisions sont prises en Côte d’Ivoire, par les Ivoiriens et par les institutions ivoiriennes », a-t-il déclaré, à cette occasion.
Mais, les acteurs politiques et la société civile s'inquiètent d'une montée des tensions en Côte d'Ivoire, à l'instar de la crise post-électorale de 2010 qui avait fait 3.000 morts.