Côte d’Ivoire/Mutinerie: Poursuite des tirs à Abidjan et dans plusieurs villes
- Depuis son déclenchement, jeudi soir, la mutinerie militaire aura fait un mort et pas moins de sept blessés à Bouaké (Centre).

Abidjan
AA/Abidjan/Fulbert Yao
La mutinerie militaire déclenchée, depuis jeudi soir, dans plusieurs villes ivoiriennes, se poursuivait lundi à Abidjan, la capitale économique du pays, à Bouaké (Centre) , à Korhogo (Nord) et à Bondoukou (Nord-est), ont rapporté des témoins oculaires joints par Anadolu.
Des tirs nourris étaient entendus, lundi matin, dans plusieurs quartiers d'Abidjan, en provenance du nouveau camp militaire d’Akouedo (Nord d’Abidjan), ainsi que dans le camp de Galliéni (Centre-ville) et dans la base de la Marine Nationale, ont indiqué des habitants.
Selon les mêmes sources, des militaires à bord de motos paradaient et tiraient en l'air pour empêcher l'accès au quartier économique "le Plateau".
La situation était également tendue à Korhogo et à Bondoukou, où des tirs ont été entendus lundi matin, selon des témoins oculaires.
A Bouaké, ville du Centre du pays, d'où le mouvement contestataire avait démarré jeudi soir, des tirs ont également été signalés par les habitants.
Les mutins à bord de pick-up et de motos patrouillaient les rues quasi-désertes de la ville, a déclaré à Anadolu, Cissoko Issa, un habitant de Bouaké.
Un semblant de retour au calme avait, pourtant, été relevé dimanche soir dans cette ville du centre ivoirien, à la suite de l'appel au calme lancé le jour même par le chef d’Etat major de l'armée, Touré Sekou.
Sekou, avait, dans un communiqué relayé, dimanche soir, par la télévision publique ivoirienne, annoncé qu’une opération militaire était en cours pour «rétablir l'ordre » dans les villes qui sont aux mains des soldats mutins, menaçant de «sanctions disciplinaires les plus sévères telles que prévues par le règlement de la discipline générale », tous les soldats qui « continueront de défier les autorités, d’entraver les activités et la quiétude des populations ainsi que le fonctionnement normal de l’Etat »
Depuis son déclenchement jeudi soir la mutinerie militaire aura fait un mort et pas moins de sept blessés à Bouaké, a appris Anadolu auprès de sources locales.
Issouf Diawara, un ancien rebelle démobilisé, blessé samedi par des soldats mutins a succombé dimanche à ses blessures, a déclaré à Anadolu, Ouattara Mamadou, porte-parole adjoint des anciens rebelles non-intégrés dans l’armée, appelés les "démobilisés".
Ce bilan n'a toutefois pas été confirmé par aucune source officielle.
Cette nouvelle mutinerie d'envergure fait suite à la déclaration faite, jeudi, par un collectif de soldats disant renoncer aux primes militaires promises par les autorités, en janvier dernier.
Les mutins qui avaient, dans un premier temps, ébranlé le pays en janvier, sont des soldats issus de l’ex-rébellion des "Forces nouvelles" ayant intégré les Forces républicaines de Côte d’Ivoire. Les Forces nouvelles de Côte d'Ivoire (FNCI) étaient une coalition de mouvements rebelles qui contrôlaient principalement la partie nord de la Côte d'Ivoire entre 2002 et 2007.