Côte d’Ivoire : mandat d’arrêt international contre Guillaume Soro
- L'avion de Soro a dû se poser à Accra, dans une première étape, avant de décoller à destination de l'Espagne, suite au refus des autorités ghanéennes de l'accueillir.
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Côte d’Ivoire
AA / Abidjan / Fulbert Yao
Un mandat d’arrêt international a été émis par les autorités ivoiriennes contre de Guillaume Soro, ancien chef rebelle, ancien président de l’Assemblée nationale et candidat annoncé à l’élection présidentielle de 2020, a déclaré le procureur de la République de Côte d'Ivoire, Richard Adou, à la télévision publique RTI 1.
Il est notamment poursuivi pour tentative d'atteinte "à l’autorité de l’État et à l’intégrité du territoire" de la Côte d'Ivoire.
Quinze de ses partisans dont des parlementaires ont été arrêtés lundi par les forces de l’ordre, pour des dossiers complètement différents, a également fait savoir le procureur de la République.
Guillaume Soro « projetait d’attenter à l’autorité de l’État et à l’intégrité du territoire national. Les éléments en possession du service de renseignement dont un enregistrement sonore établissant clairement que le projet devrait être mis en œuvre incessamment, le procureur de la République a ordonné l’interpellation et l’arrestation des mis en cause », a déclaré le procureur Richard Adou.
Il a ajouté, par ailleurs, qu’il « a été saisi d’une plainte formulée par l’agent judiciaire du trésor contre Cissé Mory, Koné Kamagaté Souleymane (dit Soul To Soul, ndlr), N’Guessan Réné et Soro Kigbairi Guillaume pour détournement de deniers publics, recel de documents de deniers publics et blanchiment de capitaux, portant sur la somme d’un milliard cinq millions de nos francs (environ 2,25 millions d’euros) ».
« Au regard de ce qui précède, une information judiciaire a été ouverte immédiatement contre monsieur Soro Kigbafori Guillaume, pour présomption grave de tentative d’atteinte contre l’autorité de l’État et l’intégrité du territoire national, de recel de documents de deniers publics et de blanchiment de capitaux », a-t-il affirmé.
L’ancien président de l’Assemblée nationale ivoirienne (2012-2019) et Premier ministre (2007-2012), dont le retour après six mois d’absence était impatiemment attendu, lundi, par ses partisans pour lancer sa campagne électorale, a finalement atterri à Accra, au Ghana, selon Alain Lobognon, l’un des membres de son parti, au cours d’une conférence de presse improvisée, dispersée par les forces de l’ordre.
Toutefois, des informations relayées mardi matin par des médias locaux indiquent que Soro n'a pas eu l'autorisation de descendre de son avion ce qui l'a contraint à décoller de l’aéroport Kotoka à Accra à destination de l’Espagne.
Âgé 47 ans, Guillaume Soro avait annoncé, depuis le 12 octobre 2019, à Barcelone, en Espagne, sa décision de se porter candidat à l’élection présidentielle d’octobre 2020.
Il avait rompu les ponts en début d’année avec le président Alassane Ouattara et la coalition au pouvoir, Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP). Depuis, ses ennuis ont commencé.
Avec cette nouvelles situation, dix ans après la crise post-électorale de 2010-2011 qui avait fait 3 000 morts, la présidentielle d’octobre 2020 s’annonce tendue en Côte d'Ivoire.
Mais le chef de l’Etat Alassane Ouattara, 77 ans, assure qu’elle se déroulera dans la paix.
Ouattara n’exclut pas de se représenter lui-même en 2020, pour un troisième mandat, si ses rivaux (les ex-présidents Henri Konan et Laurent Gbagbo » se présentaient eux aussi.
