AA / Abidjan / Fulbert Yao

La justice ivoirienne a entériné, mardi, la radiation du fichier électoral de l'ancien président ivoirien Laurent Gbagbo, l’empêchant, par conséquent, d’être candidat à l’élection présidentielle du 31 octobre prochain.

Selon des sources judiciaires proches du dossier, cette décision de la justice est définitive et aucun recours n'est possible au plan national.

Cette radiation de l’ancien président a été justifiée par sa condamnation par contumace à 20 ans de prison pour le “braquage’’ de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) pendant la crise post-électorale de 2010-2011.

En effet, conformément à l’article 4 du code électoral ivoirien, les électeurs perdent leur qualité d’électeur quand ils sont frappés d’incapacités, notamment pour avoir été condamnés pour crime, pour délits non assortis de sursis, vols, détournement de deniers publics, escroqueries, abus de confiance, les personnes déchues de leurs droits civiques, avait expliqué Ibrahim Coulibaly-Kuibiert, président de la Commission électorale indépendante (CEI) lors de la présentation de la révision de la liste électorale début août.

L'ancien Premier ministre, Guillaume Soro, l'ancien chef des Jeunes patriotes, Charles Blé Goudé, et l'opposant Akossi Bendjo, ancien maire du quartier du Plateau, tous condamnés à des peines, pourraient aussi être retirés du fichier électoral dans les jours à venir.

Acquitté en première instance par la Cour pénale internationale, après sept ans de détention à La Haye, Laurent Gbagbo vit actuellement à Bruxelles. Mi-juillet, Il a fait une demande d’un passeport et un laisser-passer auprès de l’ambassade de Côte d’Ivoire à Bruxelles, afin de rentrer en Côte d’Ivoire.

Toutefois, selon sa défense, Me Habiba Touré, les autorités ivoiriennes n’avaient “pour l’instant, donné aucune suite’’, dans un communiqué rendu public mardi.

Les partisans de Laurent Gbagbo digèrent mal, le traitement de leur leader, ainsi que la candidature d’Alassane Ouattara, pour un 3e mandat.

Mécontents, ces derniers manifestent depuis le 07 août courant, dans certaines villes et à Abidjan.
Ces manifestations se sont transformées en violents heurts entre partisans du parti au pouvoir, faisant au moins 8 morts, une centaine de blessés et de milliers de déplacés à ce jour.