Côte d’Ivoire : Des tirs nourris entendus à Bouaké
Selon une source sécuritaire, les «militaires exigent le départ du lieutenant Traoré Amoudé qui maîtrise très bien la ville de Bouaké, les routes, les connexions des ex-rebelles et ça dérange.»

Cote d'Ivoire
AA/Abidjan/ Fulbert Yao
Des tirs nourris ont été entendus dans la nuit de mardi à mercredi à Bouaké (nord), créant la confusion au sein de la population, a-t-on appris auprès de témoins oculaires et de sources sécuritaires.
Les premiers coups de feu ont été entendus en milieu de journée à l’intérieur des camps militaires et se sont poursuivis jusque tard dans la nuit dans le quartier de Sokoura (abritant une grande base militaire de trois camps: la 3è Région Militaire, le Bataillon d’artillerie sol-sol (BASS) et le 3è bataillon d’infanterie), selon les témoins.
D’autres coups de feu et de fortes détonations ont été entendus, également, dans d’autres quartiers de la ville. Des véhicules circulaient à vive allure et les populations se sont terrées chez elles, ont confié des habitants joints au téléphone.
A l’origine de ces échanges de tirs, un «contentieux» entre militaires des Forces Armées de Côte d’Ivoire (FACI) du troisième bataillon et Traoré Amoudé, un lieutenant de l'armée et membre du CCDO (Centre de coordination des opérations décisionnelles, une nouvelle unité d'intervention mixte pour sécuriser Bouaké).
Selon une source sécuritaire, les «militaires exigent que Traoré Amoudé, quitte la ville cette nuit ( ndlr, mardi). Amoudé maîtrise très bien la ville de Bouaké, les routes, les connexions des ex-rebelles et ça dérange.»
Selon la même source, un contingent de militaires fortement armés s'est dirigés mardi nuit vers la base du CCDO pour en découdre avec ce lieutenant.
Vendredi dernier, un guet-apens tendu par des hommes armés avait également visé ce lieutenant.
Un soldat avait été tué et un autre blessé au cours des échanges de tirs de vendredi, avait indiqué le ministère de la Défense, dans un communiqué lu à la télévision publique.
Selon le communiqué, ces tirs provenaient d’une altercation entre un équipage du Centre de coordination des décisions opérationnelles (CCDO) et des soldats du Bataillon d’artillerie sol-sol (BASS) précisément au quartier Dar Essalam de la ville de Bouaké, et qu' «une enquête sera ouverte pour cerner tous les contours de ces événements qui mettent en mal la nécessaire fraternité d’armes devant exister entre tous les corps des forces de défense et de sécurité».
Ces nouvelles tensions au sein de l’armée, apparaissent alors que le 4 janvier, Sékou Touré, le chef d'état-major des armées, avait présenté des «excuses à la nation» pour les mutineries qui avaient ébranlé le pays en 2017 et promis qu’en 2018 «il n'y aura pas de mutinerie».
Pour sa part, le président Alassane Ouattara a appelé à assurer la quiétude des populations.
«Pour l’année 2018 et les années à venir, nous devons œuvrer à assurer la quiétude des populations vivant en Côte d’Ivoire et à promouvoir leur bien-être», a souhaité le chef de l’Etat.