Côte d’Ivoire : Affi N'Guessan rejoint la « désobéissance civile »
Bien que sa candidature fasse partie des 4 dossiers validés par le Conseil constitutonnel.

Cote d'Ivoire
AA / Abidjan / Fulbert Yao
L'ancien Premier ministre ivoirien Pascal Affi N'Guessan, 67 ans, candidat pour la présidentielle du 31 octobre, a rejoint, mardi, le mouvement de « désobéissance civile » annoncé dimanche par Henri Konan Bédié au nom de l’opposition.
« En raison de la dictature d'Alassane Ouattara, je soutiens pleinement et entièrement l'appel à la désobéissance lancé par le président Henri Konan Bédié et toutes les forces politiques et sociales de Côte d'Ivoire », a t-il déclaré lors d’une conférence de presse.
« Au nom du FPI, j'appelle tous les militants et sympathisants, tous les Ivoiriens qui aiment la paix, la liberté et la démocratie à être prêts à traduire en mesures concrètes les appels à l'action qui seront lancés dans les prochains jours (…) Alassane Ouattara nous invite à la mobilisation et nous contraint à la lutte pour libérer notre pays de la dictature», a indiqué Affi Nguessan.
Par cet appel, Affi Nguessan rejoint la grande famille de l’opposition, qui ne l’avait pas associé à la conférence de presse tenue dimanche, dans la mesure où il faisait partie des candidats retenus.
Cet appel à la désobéissance civile fait suite au rejet par le Conseil constitutionnel de 40 des 44 candidatures, dont celles de l'ancien président Laurent Gbagbo et de l'ancien chef rebelle et Premier ministre Guillaume Soro, au scrutin d’octobre prochain.
Affi Nguessan a estimé, par ailleurs, que c’est seulement par cette voie de désobéissance et de pression, que l’opposition arrivera à faire plier le président Alassane Ouattara.
« On va y arriver parce que la donne a changé. Alassane Ouattara est désormais un homme seul, lâché par ses alliés internationaux d’hier, qui ont pris la mesure de l’imposture. Il est allé quêter à Paris un soutien qui lui a été refusé. Il est auprès de ses pairs africains un leader dévalorisé», a soutenu l’opposant.
« Je ne serai pas le candidat d’un scrutin tronqué, un candidat factice, l’accompagnateur d’un résultat pré-déterminé qui me priverait de ma victoire et de l’immense espoir qu’elle constituera », a ajouté Affi.
Depuis la décision de Ouattara de briguer un troisième mandat, la Côte d’Ivoire vit au rythme des tensions et de la crainte de violences meurtrières, à l'instar de la crise post-électorale de 2010 qui avait fait 3.000 morts.
Lundi, le représentant spécial du secrétaire général des Nations Unies pour l'Afrique de l'Ouest et le Sahel, Mohamed Ibn Chambas, a invité, depuis Abidjan, les acteurs politiques ivoiriens à la « concertation » en vue d'une élection présidentielle « inclusive » le 31 octobre.
Après avoir rencontré le chef de l’Etat, Mohamed Ibn Chambas multiplie les concertations avec les autres acteurs politiques.