Afrique

Burundi: Trois corps découverts sur une rivière frontalière du Rwanda

- Les relations entre Kigali et Bujumbura se sont fortement détériorées depuis le déclenchement de la crise politique au Burundi, il y a plus de deux ans.

Hatem Kattou  | 07.08.2017 - Mıse À Jour : 07.08.2017
Burundi: Trois corps découverts sur une rivière frontalière du Rwanda

Bujumbura

AA/Bujumbura/Jean Bosco Nzosoba

Trois corps ont été découverts lundi flottant sur la rivière burundaise du Ruhwa (nord-ouest) aux frontières du Rwanda, a appris Anadolu de source administrative locale.

«Il s’agit de trois cadavres d’hommes que nous n’avons pas encore pu identifier, ce sont les riverains qui ont alerté l’administration et la police», a déclaré à Anadolu l’Administrateur de la commune Rugombo (nord-ouest), Béatrice Kaderi.

L’Administrateur communal de Rugombo a affirmé par ailleurs que la police a diligenté une enquête pour identifier les corps.

La population riveraine de la Ruhwa s’inquiète de la dégradation de la situation sécuritaire à la frontière rwandaise où une hausse des incidents entre le Burundi (nord-ouest) et le Rwanda (sud-est) se multiplient ces dernières semaines.

En juin dernier, le gouverneur de la province burundaise de Cibitoke, Joseph Iteriteka, a annoncé que des militaires rwandais avaient tué un citoyen de la colline Rutorero en commune Mabayi.

Quelques jours plus tôt, les autorités rwandaises ont remis à la police burundaise un pêcheur que Bujumbura présentait comme ayant été enlevé sur la rivière
Ruhwa qui jouxte les deux pays au nord-ouest du Burundi. Kigali l’accusait d'être «entré illégalement dans le pays».

Fin 2016, un autre pêcheur burundais avait été tué sur le lac Rweru, à la frontière Burundo-rwandaise. A cette même période, deux autres Burundais se sont faits abattre par des militaires rwandais au poste frontalier de Ruhwa en province de Cibitoke, selon des sources sécuritaires burundaises.

Les relations entre Kigali et Bujumbura se sont fortement détériorées depuis le déclenchement de la crise politique au Burundi, il y a plus de deux ans.

Bujumbura accusant Kigali d’héberger des opposants et des présumés putschistes, fait que le Rwanda dément, accusant à son tour Bujumbura de collaborer avec la milice des "Interahamwe", auteurs du génocide perpétré sur son sol en 1994.

Depuis avril 2015, le Burundi est traversé par une grave crise politique et sécuritaire déclenchée au lendemain de l'annonce par Pierre Nkurunziza, sa candidature à un 3ème mandat présidentiel, jugé "inconstitutionnel" par l'opposition et la société civile.

Les violences consécutives à cette crise ont déjà fait plus d'un millier de morts et poussé plus de 416.000 personnes à fuir le pays, selon le rapport de l’agence de
l’ONU pour les refugiés (UNHCR) publié le 31 juillet 2017.

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