Afrique

Burundi/Référendum: Washington dénonce un «manque de transparence»

- «L'absence d'observateurs indépendants sape également la confiance et la crédibilité du résultat», département d'Etat américain.

Lassaad Ben Ahmed  | 22.05.2018 - Mıse À Jour : 22.05.2018
Burundi/Référendum: Washington dénonce un «manque de transparence»

Burundi

AA / Bujumbura / Jean Bosco

Les Etats-Unis ont dénoncé, lundi soir, le manque de transparence ayant entaché le processus référendaire au Burundi, a appris Anadolu d’un communiqué diffusé sur le site du Département d’Etat américain.

«Les États-Unis notent que le processus du référendum du 17 mai au Burundi a été entaché d'un manque de transparence, la suspension des médias et des tentatives de pression sur les électeurs», a déclaré dans le texte Heather Nauert, porte-parole du département.

Washington dénonce aussi le manque d’observateurs indépendants. «L'absence d'observateurs indépendants sape également la confiance et la crédibilité du résultat».

Jeudi dernier, les Burundais se sont exprimés par voie référendaire sur un projet de constitution révisée pour permettre au président Pierre Nkurunziza de se maintenir encore au pouvoir, éventuellement, jusqu'en 2034.

Dans une déclaration faite lundi et relayée par les médias locaux, la Commission électorale nationale indépendante (Céni) a annoncé une nette victoire du « oui » avec 73,6 % des voix, contre 19,34% pour le "Non",

S'exprimant sur les ondes de la radio indépendante REMA-FM, le président de la Céni, Pierre Claver Ndayicariye, a indiqué, lundi soir, que le taux de participation au scrutin a été de 96,24%, précisant que les bulletins nuls ont totalisé 4,11% et les absentions 3,28%.

Ce référendum a mobilisé quelque 4,7 millions d'électeurs burundais en âge de voter.

Contestée par l’opposition, la nouvelle constitution apporte, deux changements majeurs: au niveau du mandat présidentiel qui passera de 5 à 7 ans et sera "renouvelable" une fois. La prochaine élection présidentielle est prévue pour 2020.

En outre, la nouvelle Constitution ne fait plus référence à l’Accord d’Arusha signé en août 2000. Cet accord qui dispose qu’aucun président ne peut diriger le Burundi plus de dix ans, avait mis fin en 2003, à une décennie de guerre civile.

Ce projet de révision a également été condamné par l’Union européenne (UE) et l’Union africaine (UA).

Le Burundi est secoué par une crise politico-sécuritaire depuis trois ans, née de la décision du président Pierre Nkurunziza de briguer un troisième mandat présidentiel jugé illégal par l’opposition et la société civile.

Les violences générées par cette crise ont déjà fait plus d'un millier de morts et poussé plus de 430.000 personnes à fuir le pays, selon l’ONU et les ONG.

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