Afrique

Burundi/Référendum: L’UE dénonce «l'absence d'approche consensuelle».

- L'UE en appelle au strict respect de l’Accord d’Arusha « dont les dispositions ont servi de base pour le transfert pacifique du pouvoir au Burundi »

Lassaad Ben Ahmed  | 09.05.2018 - Mıse À Jour : 10.05.2018
Burundi/Référendum: L’UE dénonce «l'absence d'approche consensuelle».

Burundi

AA / Bujumbura / Jean Bosco

L'Union européenne (UE) a dénoncé, «l'absence d'approche consensuelle» qui caractérise «la dernière phase préparatoire au référendum constitutionnel prévu le 17 mai 2018», a appris Anadolu d’un communiqué publié mardi soir.

«Ce processus est marqué par l'absence d'approche consensuelle entre les différents groupes sociétaux et politiques du Burundi», a déclaré Federica Mogherini, haute représentante de l’UE aux Affaires étrangères et à la politique sécuritaire.

L’UE a, en outre, dénoncé la persistance d’un climat «d'intimidation et de répression» dans le pays.

Elle regrette la «nature non-inclusive de cette phase préparatoire et s'associe pleinement à l'appel de l'Union africaine à initier toutes les réformes constitutionnelles à travers un large consensus national de toutes les parties prenantes en question».

«Le processus actuel va à contre-courant des efforts en cours de médiation et de facilitation d'un dialogue politique inclusif inter-burundais portés par la Communauté d'Afrique de l'Est et l'Union africaine et pleinement soutenus par l'UE», a encore ajouté la haute représentante de l’UE.

L'UE en appelle au strict respect de l’Accord d’Arusha «dont les dispositions ont servi de base pour le transfert pacifique du pouvoir au Burundi et qui ont promu la paix et la stabilité dans la région».

L’UE s’est engagée, enfin, à continuer à «coordonner étroitement avec ses principaux partenaires internationaux, en particulier la Communauté d'Afrique de l'Est, l'Union africaine, l'ONU et son Envoyé spécial, ainsi que l'Office du Haut-commissaire aux droits de l’homme au Burundi».

Dans le but de pousser les autorités burundaises au dialogue avec l’opposition, l’UE a pris la décision, depuis le 14 mars 2016, de suspendre son aide directe au gouvernement burundais, accusé de violations graves des droits de l’Homme.

Ces sanctions ont été reconduites pour une année en octobre 2017.

Néanmoins, l’UE a maintenu son soutien financier à la population et son aide humanitaire. Avec une aide globale de quelque 430 millions d’euros pour la période 2015-2020. L’UE est le premier donateur du Burundi.

Bujumbura n’a pas encore réagi à la déclaration de l’UE.

Les autorités s’attellent à la préparation d’un référendum le 17 mai.

La réforme constitutionnelle voulue par Bujumbura est contestée par l’opposition qui demande la poursuite du dialogue inclusif, initié à Arusha (Tanzanie) par la Communauté des Etats d’Afrique de l’est (CAE) pour résoudre la crise burundaise.

Le Burundi a plongé, depuis avril 2015, dans une grave crise, émaillée de violences, à la suite du dépôt de candidature du président Pierre Nkurunziza pour un troisième mandat consécutif.

Les violences qui en ont découlé ont fait plus d'un millier de morts et poussé plus 430.000 personnes à fuir le pays, selon le rapport de l’agence de l’ONU pour les réfugiés, publié le 26 avril 2018.

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