Burundi: Prolongation du délai de retrait des cartes d’électeurs à mercredi
Bujumbura
AA/Bujumbura/Jean Bosco
La Commission électorale burundaise ( Céni) a annoncé lundi la prolongation jusqu'au mercredi du délai accordé aux Burundais pour retirer leurs cartes d'électeurs, en prévision du référendum constitutionnel prévu le lendemain, jeudi 17 mai.
Le premier délai accordé pour ce faire étant arrivé à terme dimanche alors qu'un bon nombre de Burundais n’ont pas encore retiré leurs cartes.
Cette annonce a été faite lundi par Pierre Claver Ndayicariye, président de la Céni dans une déclaration à la radio d’Etat, RTNB,
Selon la Céni, la même carte d’électeur servira pour le référendum du 17 mai et pour les élections générales de 2020.
A l'approche du 17 mai, date prévue pour la tenue du référendum constitutionnel contesté par la majeure partie de l'opposition, les tensions vont crescendo au Burundi.
A l’ouest du pays, 26 personnes ont été tuées dans une attaque armée perpétrée à la fin de la semaine dernière par des inconnus à Cibitoke.
Bujumbura multiplie, de son côté, les représailles contre ses opposants et toutes les parties qui les soutiennent. Deux médias internationaux ont d'ailleurs été interdits de diffusion sur le territoire burundais pour une durée de six mois, ils sont accusés d'avoir donné la parole à des opposants.
Désespérée, le Conseil National pour le respect de l’Accord d’Arusha pour la Paix et la Réconciliation au Burundi et de l’Etat de droit(CNARED), principale plateforme de l’opposition en exil, vient de lancer son dernier appel à la communauté internationale pour «bloquer» ce processus.
Dans un communiqué publié le 12 mai, elle a lancé «un appel pressant à la Communauté d’Afrique de l’est à l’Union africaine, aux Nations Unies, aux garants de l’Accords d’Arusha afin qu’ils bloquent ce référendum de tous les dangers qui n’a pour finalité que de replonger le Burundi dans une guerre civile avec une déflagration régionale dangereuse».
La réforme constitutionnelle voulue par Bujumbura est contestée par l’opposition qui demande la poursuite du dialogue inclusif, initié à Arusha (Tanzanie) par la Communauté des Etats d’Afrique de l’est (CAE) pour résoudre la crise burundaise.
Le Burundi a plongé, depuis avril 2015, dans une grave crise, émaillée de violences, suite au dépôt de la candidature du président Pierre Nkurunziza pour un troisième mandat consécutif.
Les violences qui en ont découlé ont fait plus d'un millier de morts et poussé plus 430.000 personnes à fuir le pays, selon le rapport de l’agence de l’ONU pour les réfugiés publié le 26 avril 2018.
