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Burundi : Paludisme et choléra, des menaces aux allures d'épidémies

-Le gouvernement rejette ces "scénarios alarmistes"

Nadia Chahed  | 10.08.2019 - Mıse À Jour : 11.08.2019
Burundi : Paludisme et choléra, des menaces  aux allures d'épidémies

Burundi

AA/Bujumbura/Yvan Rukundo

Le Burundi est confronté à une flambée de paludisme. En seulement sept mois, soit du 1er janvier au 31 juillet, cette maladie a fait 1801 morts sur un total de 5.738.661 cas enregistrés au niveau national, selon le bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA).

Des chiffres alarmants, estime Albert Mbonerane, président de l’Action de lutte contre la malaria (Aluma-Burundi) dans une déclaration à Anadolu.

"Qu’attendons-nous pour déclarer qu’il s’agit d’une épidémie? La situation est effrayante", s'interroge-t-il, soulignant que déclarer qu’il s’agit d’une épidémie permettra de prendre des mesures conséquentes pour sauver des milliers de vies en danger.

Revenant sur les causes de cette flambée, Mbonerane, par ailleurs ancien ministre de l’environnement (2001-2005), évoque, entre autres, les changements climatiques qui entraînent l’augmentation des températures et des perturbations pluviométriques...

Il cite, en outre, le problème d’assainissement, notamment "l'eau stagnante qui est un temple propice pour la multiplication des moustiques".

L’accès aux soins de santé reste aussi un problème, ajoute-t-il, rappelant que les soins restent payants sauf pour les enfants de moins de cinq et les femmes enceintes et pour certains traitements anti-malaria.

Mbonerane note, à ce propos, que certains cas complexes nécessitent un traitement à la quinine. "Or, c’est un médicament qui coûte autour de 3 dollars américains".

De son côté le gouvernement estime qu'il n' y a pas lieu de s'alarmer.

L’étape épidémiologique n’est pas déjà atteinte, affirme Thaddée Ndikumana, ministre de la Santé publique à Anadolu.

Faisant état de 4.300.000 cas de paludisme enregistrés de janvier à juin 2019 dont 1400 morts, il rappelle qu' "à la même date en 2017, on comptait 4.913.150 cas et 4500 décès".

Il souligne, en outre que des actions appropriées ont été lancées pour une meilleure réponse sanitaire. Ainsi 360 agents de santé ont été déployés sur le terrain pour dépister la population.

Une étude sur l’efficacité des médicaments utilisés actuellement a également été lancée.

Selon lui, les régions du nord et de l'est sont les plus affectées.

A côté du paludisme, le Burundi fait face à une épidémie de choléra, déclarée le 5 juin 2019.

En moins de deux mois, 126 cas ont été déjà répertoriés à Bujumbura, selon Freddy Mbonimpa, maire de la capitale économique du Burundi.

Il note, en outre qu'entre 4 et 5 nouveaux cas de choléra sont signalés quotidiennement.

Sur les sept zones de la mairie, quatre sont déjà affectées à savoir Kanyosha (sud), Buyenzi (centre), Buterere et Cibitoke au nord. Début 2019, 142 cas avaient été répertoriés à Rumonge, au sud du pays et cinq personnes y ont laissé la vie, précise-t-il.

Frontalier avec la RDC, le Burundi n’est également pas épargné par la menace d'Ebola.

Déjà affectée, la ville de Goma (Nord-Kivu à l’Est de la RDC) est située à seulement 340 km de Bujumbura. Les deux villes sont régulièrement reliées par des véhicules de transport en commun.

En guise de prévention, le Burundi s’apprête à vacciner des prestataires de soins et autres agents de la police œuvrant aux postes frontaliers avec la RDC.


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