Burundi : Le référendum constitutionnel annoncé en mai 2018
-La campagne de sensibilisation de la population a été lancée mardi par le président Pierre Nkurunziza

Burundi
AA/Bujumbura/Jean Bosco
Le référendum sur la révision de la constitution au Burundi aura lieu en mai 2018, a annoncé vendredi Pierre Claver Ndayicariye, président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI).
« En accord avec les autorités burundaises, nous avons décidé d’organiser le référendum sura la révision de la constitution en mai 2018», a-t-il déclaré dans un discours relayé par la radio burundaise, Rtnb.
La date exacte reste encore à préciser. «La date sera fixée par un décret présidentiel appelant les Burundais à participer au référendum», a-t-il ajouté.
Mardi dernier, le président burundais Pierre Nkurunziza avait officiellement lancé la campagne de sensibilisation de la population sur ce référendum dans la commune de Bugendana dans la province de Gitega (140 km de Bujumbura vers le centre) en présence des membres du gouvernement, de parlementaires, de responsables administratifs et de membres du corps diplomatique.
A cette occasion, il a mis en garde toute personne qui «s’opposera au prochain référendum» sur la constitution.
«Celui qui tentera de dérouter les citoyens en les incitant à ne pas participer au référendum sera sévèrement sanctionné», avait-il averti.
Pierre Nkurunziza passe à la révision de la constitution sans attendre les résultats du dialogue extérieur jugé plus indépendant et conduit par la Communauté est-africaine (CAE) sous l’égide du Facilitateur Benjamin Mkapa.
Depuis quelques mois, l’opposition radicale dénonce ce forcing, arguant que réviser la constitution sans trouver une solution à la crise actuelle aggraverait la situation.
Depuis fin avril 2015, le Burundi est secoué par une grave crise politique et sécuritaire née de la décision du Président Pierre Nkurunziza de briguer un 3ème mandat présidentiel jugé illégal par l’opposition et la société civile.
Les violences consécutives à cette crise ont déjà fait plus d'un millier de morts et poussé plus de 420.000 personnes à fuir le pays, selon un rapport de l’agence de l’ONU pour les réfugiés (UNHCR) publié le 11 décembre 2017.