Burundi : Le double mal des albinos
- Il subissent la marginalisation sociale et le non accès aux soins appropriés en cas de cancer de la peau

Bujumbura
AA/Bujumbura/Yvan Rukundo
Au Burundi, les albinos dont le nombre s'élève à environ 1200 selon l'Organisation "Albinos Sans Frontières" ( ASF), subissent la double contrainte de la marginalisation sociale et de non accès aux soins en cas de cancer de la peau, selon Kassim Kazungu, représentant d'ASF.
Joint par Anadolu, à l’occasion de la Journée internationale de sensibilisation à l’albinisme, célébrée le 13 juin chaque année, Kassim Kazungu, a indiqué que 24 albinos souffrent aujourd'hui d'un cancer de la peau alors que 12 autres y ont succombé depuis 2009.
Il explique, à ce propos que "les albinos malades doivent se faire soigner à l’étranger" étant donné qu'ASF ne dispose pas des moyens financiers pour le faire, regrettant que le soutien gouvernemental reste insuffisant.
Les albinos font également face à la marginalisation sociale, déplore encore Kazungu, pointant du doigt les agissements de certaines personnes "aussi bien du milieu familial que scolaire qui ont tendance à dénigrer cette catégorie de personnes et de la considérer comme étant inférieure".
Un constat corroboré par les douloureux témoignages de personnes atteintes d'albinisme rencontrées par Anadolu.
« Mes parents m’ont abandonné alors que j’avais à peine l'âge d'aller à l'école et j'ai été récupéré par un bienfaiteur », raconte Edmond, un jeune albinos, habitant un des quartiers du sud de Bujumbura.
Estimant qu'il ya encore beaucoup à faire pour changer les mentalités, Kassim Kazungu relève toutefois, une amélioration au niveau de la scolarisation des enfants albinos. Il indique à ce propos que « 350 enfants albinos sont scolarisés, trois fréquentent l’Université et cinq ont déjà obtenu leurs diplômes universitaires lauréats" alors qu'en 2009 le nombre d'enfants scolarisés ne dépassait pas les 50.