Burundi : La société civile "choquée" par les propos du président du Sénat
-Le président du Sénat Réverien Ndikuriyo a récemment assuré publiquement avoir payé pour se débarrasser d'une personne jugée "dérangeante", légitimant ainsi les assassinats ciblés.

Burundi
AA/Bujumbura/Yvan Rukundo
La société civile burundaise s'est dite "choquée" par les propos de l’actuel président du Sénat Réverien Ndikuriyo qui a récemment assuré publiquement avoir payé pour se débarrasser d'une personne jugée "dérangeante".
"Ses déclarations sont choquantes à plus d'un titre. D'emblée on s'interroge sur son pouvoir de condamner des citoyens à la mort, sans aucune forme de procès", a déploré Pacifique Nininahazwe, président du Forum pour la Conscience et le développement (Focode) dans une déclaration à Anadolu.
Le président du Sénat avait récemment déclaré avoir payé 5 millions de Francs burundais ( près de 2800 dollars) pour lui apporter mort ou vif un certain Kaburimbo. Selon ses dires, cet habitant de Matana (sud), était un fauteur de troubles.
A travers ces déclarations, le président du Sénat légitime l'assassinat et en donne le droit à tout citoyens, a ajouté le président du Focode.
Un autre défenseur des droits humains, qui a préféré garder l'anonymat a jugé que le président du Sénat devrait être suspendu de ses fonctions.
"C’est un aveu très grave, Il a avoué avoir mis en vente la tête de plusieurs Burundais sans preuves", a ajouté la même source.
Et de poursuivre que ces propos sont d'autant plus graves qu'ils sont prononcés dans un contexte pré-électoral marqué par des tensions politiques grandissantes.
"Tout opposant au régime peut être taxé d’ennemi du pays, de menace à la sécurité du Burundi, une proie à la vindicte des jeunes affiliés au parti au pouvoir", a-t-il ajouté.