Burundi: La CPI autorise l’ouverture d’une enquête sur des "crimes contre l'humanité"

Burundi
AA/Bujumbura/Jean Bosco Nzosoba
La Cour pénale internationale a déclaré sur son site officiel, jeudi avoir autorisé au Procureur «à ouvrir une enquête sur des crimes relevant de la compétence de la Cour qui auraient été commis au Burundi ou par des ressortissants burundais à l'extérieur de leur pays depuis le 26 avril 2015 et jusqu'au 26 octobre 2017».
« Aujourd'hui, 9 novembre 2017, la Chambre préliminaire III de la Cour pénale internationale …a rendu la version publique expurgée de la décision par laquelle elle a autorisé le Procureur de la CPI à ouvrir une enquête sur des crimes relevant de la compétence de la Cour qui auraient été commis au Burundi ou par des ressortissants burundais à l'extérieur de leur pays depuis le 26 avril 2015 et jusqu'au 26 octobre 2017 », précise la Cour dans sa déclaration.
«Le Procureur est autorisé à étendre son enquête à des crimes perpétrés avant le 26 avril 2015 ou se poursuivant après le 26 octobre 2017, si certaines conditions juridiques sont remplies», ajoute le texte.
« La Chambre préliminaire a conclu que la Cour était compétente à l'égard de crimes qui auraient été commis pendant que le Burundi était un État partie au Statut de Rome »., précise le document.
Aucune réaction des autorités burundaises n'a été enregistrée jusqu'à 13h55 GMT.
Il y a un peu plus d’une année, le Burundi signifiait à l’ONU son retrait de la CPI. Bujumbura a pris cette décision quelques jours après le vote, par le Conseil des droits de l’Homme de l'ONU, d’une résolution qui prévoit l’envoi, à Bujumbura, d’une commission internationale d’enquête sur les cas de violation des droits de l’Homme.
Cette résolution était elle-même consécutive à la publication par des experts indépendants des Nations Unies d'un rapport accablant pour Bujumbura.
A la suite de ce rapport, Bujumbura a déclaré "persona non grata" les trois experts indépendants qui avaient rédigé ce rapport et suspendu sa coopération avec l’Office du Haut commissariat des droits de l’Homme a Bujumbura, l’accusant de complicité dans l'élaboration du rapport d’enquête controversé.
En septembre dernier, le Conseil des droits de l’homme de l’ONU a prolongé pour un an le mandat de cette commission d'enquête indépendante sur le Burundi.
Le Burundi a plongé dans une grave crise, émaillée de violences, depuis le dépôt, en avril 2015, de la candidature du président Pierre Nkurunziza pour un troisième mandat qu'il a obtenu en juillet de la même année, en violation de la Constitution et de l'accord d'Arusha qui a mis fin à la guerre civile de 1993-2006, selon l'opposition, la Société civile et une partie de son propre camp.
Ces violences ont fait depuis un an plus d’un millier de morts et poussé plus de 400.000 personnes à quitter le pays, selon le dernier rapport du Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR, octobre 2017).