Burundi : La CPI appelée à ouvrir une enquête sur les violations des droits humains
- Les NU procéderont du 18 au 19 août 2017 à l’analyse des résultats des enquêtes des experts onusiens au Burundi.

Bujumbura
AA/Bujumbura/Yvan Rukundo
Plus de 200 organisations de la société civile burundaise ont demandé, jeudi, à la Cour Pénale Internationale (CPI) de procéder à l’ouverture d'enquêtes sur les violations des droits de l’Homme avant le retrait effectif du Burundi de cette instance internationale.
Les ONG signataires précisent dans un communiqué rendu public jeudi et dont Anadolu a reçu copie que ceci permettra de prévenir la multiplication des violations des droits de l’Homme sur fond d'impunité.
Réagissant à la récente requête de la Commission Nationale Indépendante des droits de l’Homme (CNIDH-pro-gouvernementale) à la CPI visant la clôture de son examen préliminaire, les organisations signataires de cette Déclaration exhortent, à leur tour, La Haye, de rejeter cette demande.
« La CNIDH a perdu toute sa crédibilité du fait de son intention à peine voilée de bloquer l’ouverture de l’enquête de la CPI afin de protéger les présumés auteurs des violations des droits de l’Homme au Burundi », motivent-elles.
Par ailleurs, ces organisations trouvent que la CNIDH ne vise qu’à faire diversion, semer la confusion et éloigner l’attention de la Communauté internationale des vraies préoccupations des droits de l’Homme au Burundi.
Jean Baptiste Baribonekeza, président de la CNIDH a, récemment, demandé à la CPI de clôturer l’examen préliminaire entamé depuis le 25 avril 2016 sur la situation au Burundi. Une requête adressée également au Conseil de sécurité des Nations Unies.
« Il faut laisser à la justice burundaise l’opportunité de s’occuper de toutes les plaintes concernant les crimes présumés au Burundi », avait-il justifié, ajoutant qu’il faut également donner la chance d'aboutir aux efforts de consolidation de la paix et de la réconciliation , déjà consentis dans le pays et dans la sous-région ainsi qu’au dialogue politique en cours.
Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture(ACAT), l'Association Burundaise pour la Protection des Droits Humains et des Personnes Détenues (APRODH), SOS-Torture Burundi, le Collectif des Avocats des Victimes de Crimes de Droit International, la Coalition Burundaise pour la Cour Pénale Internationale, etc, sontb parmi les orgnaistaions signtaire du communiqué.
Depuis avril 2015, le Burundi traverse une grave crise politique et sécuritaire déclenchée au lendemain de l'annonce par Pierre Nkurunziza, sa candidature à un 3ème mandat présidentiel, jugé "inconstitutionnel" par l'opposition et la société civile.
Les violences consécutives à cette crise ont fait plus d'un millier de morts et poussé 423 mille personnes à fuir le pays, selon le rapport de l’agence de l’ONU pour les réfugiés (UNHCR), publié le 31 juillet 2017.