Burundi : L’opposant Hussein Radjabu appelle les Burundais à se joindre à la rébellion
- «Les activistes de l’intérieur et de l’extérieur des Forces de défense et de sécurité viennent de se lever comme un seul homme pour mener une lutte patriotique», a déclaré l’opposant exilé en Tanzanie

Burundi
AA/Bujumbura/Jean Bosco
L’opposant burundais Hussein Radjabu a appelé tous les Burundais à «joindre leurs efforts aux Forces Républicaines du Burundi (rebellion), dont l’objectif ultime est d’abolir la dictature, d’instaurer la paix et la sécurité nationale et d'édifier un véritable Etat de droit», a appris Anadolu d'un message de vœux diffusé lundi par l'opposant depuis son exil en Tanzanie.
Radjabu a, en outre, déploré la déliquescence de l’Etat à laquelle assistent impuissamment les Burundais. «La population burundaise, toute entière, assiste impuissante à la déliquescence des structures de l’Etat, au pillage de biens et de deniers publics, à la dégradation de l’autorité de l’Etat et partant, son incapacité notoire à assurer la paix, la sécurité, la stabilité ainsi que la protection de la population».
Selon Hussein Radjabu, l’heure de la libération du Burundi a déjà sonné. «En ce moment où nous vous parlons, les Forces Républicaines du Burundi à travers ses activistes de l’intérieur et de l’extérieur des Forces de défense et de sécurité viennent de se lever comme un seul homme pour mener une lutte patriotique.»
Enfin, Hussein Radjabu a remercié la communauté internationale et particulièrement les Nations-Unies, l’Union Africaine, l’Union Européenne, la communauté est-africaine, ainsi que les organisations non-gouvernementales «pour les conseils judicieux qu’elles ne cessent de prodiguer aux burundais, afin de sortir de cette crise».
El Hadj Hussein Radjabu, qualifié de «meilleur ennemi» du président burundais Pierre Nkurunziza, et réfugié en Tanzanie depuis son «évasion» au mois de mars 2015 de la prison de Bujumbura, reste toujours très populaire, même auprès d’une partie des militants du parti présidentiel burundais.
Cet homme politique de 46 ans, de confession musulmane, marquera toujours l’histoire de l’actuel parti au pouvoir au Burundi CNDD-FDD (Conseil national de défense de la démocratie-Forces de défense de la démocratie), étant l’un de ses grands artisans, s’accordent à dire ses partisans.
Bujumbura n’a pas encore réagi.
Le mouvement rebelle dénommé «Forces républicaines du Burundi», Forebu a été créé fin 2015 par le lieutenant-colonel Edouard Nshimirimana, déserteur de l’armée régulière au lendemain des attaques de quatre camp militaires en décembre 2015 dans Bujumbura et ses environs.
Mais le 27 août 2017, ce même mouvement avait déclaré avoir changé de nom pour s’appeler désormais Forces patriotiques du Burundi (FPB). Selon des observateurs, ce changement d’appellation tiendrait aux divergences persistantes entre certains leaders rebelles burundais.
Selon un rapport de l’ONU publié en août dernier, ce mouvement compte actuellement entre 300 et 500 combattants, des déserteurs de l’armée burundaise pour la plupart.
Depuis fin avril 2015, le Burundi traverse une grave crise politique émaillée de violences, déclenchée par la candidature controversée du président Pierre Nkurunziza à un troisième mandat.
Ces violences ont déjà fait plus de 1000 morts et ont poussé plus de 400.000 personnes à l’exil selon l’ONU et les ONG.