Burundi : L’Onu recommande un «partage des pouvoirs»
- A deux mois du référendum sur la modification de la Constitution

Burundi
AA / Bujumbura / Jean Bosco
L’Envoyé spécial du Secrétaire général de l’ONU pour le Burundi, Michel Kafando, a déclaré lundi, que la révision constitutionnelle au Burundi doit respecter «le partage des pouvoirs», a rapporté l’ONU sur son site officiel.
Michel Kafando a tenu ces propos lors d’une séance de briefing du Conseil de sécurité de l’ONU sur la situation au Burundi.
«Le projet de révision constitutionnelle au Burundi, qui doit être tranché par un référendum en mai 2018, doit respecter le partage des pouvoirs, la bonne gouvernance politique, et la démocratie pluraliste », a-t-il déclaré.
La nouvelle constitution devrait s’articuler particulièrement sur l’accord d’Arusha pour la paix et la réconciliation des Burundais.
«C’est une évidence historique que la stabilité et le développement du Burundi, ces quinze dernières années, sont essentiellement le fruit du large consensus qui a prévalu aux négociations et à l’adoption de l’accord d’Arusha, lequel ne se limite pas uniquement aux équilibres ethniques et de genre, retenus dans la nouvelle constitution », a déclaré l’Envoyé spécial.
Michel Kafando a ajouté, en outre, qu’il veut, «tirer la sonnette d’alarme pour que l’avenir en construction du peuple burundais soit l’apanage du peuple burundais et éviter, ainsi, les éternels recommencements dont ce pays a tant souffert».
Ancien président intérimaire du Burkina Faso, Michel Kafando a été nommé en mai 2017 comme nouvel émissaire des Nations-unies au Burundi, en remplacement de Jamal Benomar, en poste depuis novembre 2015 et très critiqué par Bujumbura qui avait même réclamé sa démission.
Sa feuille de route fixée par António Guterres, secrétaire général de l’ONU, est de "mener et de coordonner les efforts politiques des Nations-unies pour promouvoir la paix et le développement durable au Burundi".
Il doit également apporter "son assistance aux efforts de la Communauté des États d’Afrique de l’Est, en vue d’un dialogue politique entre les acteurs burundais".
Bujumbura n’a pas encore fait de réaction officielle par rapport à ces déclarations, alors que les Burundais s’apprêtent à voter une modification de la Constitution dans deux mois.
Bujumbura passe ainsi à la révision de la Constitution sans attendre les résultats du dialogue extérieur, jugé plus indépendant et conduit par la Communauté est-africaine (CAE) sous l’égide du Facilitateur Benjamin Mkapa.
L’opposition a aussi fustigé ce forcing, arguant que réviser la Constitution sans résoudre la crise actuelle risquerait de l’aggraver.