Politique, Afrique

Burundi : L’ONU "devrait imposer des sanctions ciblées" contre les jeunes du parti au pouvoir (HRW)

- Au cours des trois derniers mois, des membres des Imbonerakure ont commis plusieurs crimes et forfaits contre des civils.

Mohamed Hedi Abidellaoui  | 19.01.2017 - Mıse À Jour : 20.01.2017
Burundi : L’ONU "devrait imposer des sanctions ciblées" contre les jeunes du parti au pouvoir (HRW)

Bujumbura


AA/ Bujumbura/ Nzosaba Jean Bosco


L’ONG Human Rights Watch a demandé, jeudi, à l’Organisation des Nations unies (ONU) de prendre des sanctions a l’endroit des membres de la ligue des jeunes "Imbonerakure" du parti au pouvoir, selon un communiqué rendu public, la même journée.

« Au cours des trois derniers mois, des membres des Imbonerakure ("ceux qui voient loin" en Kirundi, langue prédominante au Burundi), ont utilisé des gourdins pour battre à mort un garçon de 15 ans, ont
planté un couteau dans l’œil de l’une des victimes, le rendant aveugle, et ont attaqué d’autres personnes à coups de couteau, de gourdin et de poteaux de bois », lit-on dans le même document, dont Anadolu s’est procurée une copie.

Les forfaits des Imbonerakure sont légion d’après le communiqué de HRW. D’autres membres « ont transpercé l’œil d’un autre homme, puis l’ont piétiné à mort. Des Imbonerakure ont également établi des barrages routiers non officiels dans plusieurs provinces, parfois détenant et battant des passants, et leur extorquant de l’argent ou volant leurs biens ».

Les constats de Human Rights Watch s’appuient sur des entretiens menés « depuis octobre 2016 auprès de plus de vingt victimes, défenseurs des droits humains et autres personnes, qui ont fait état de toute une série d’abus commis par des Imbonerakure dans six provinces du Burundi. Certaines victimes ont été interrogées en dehors du pays ».

L’ONG interpelle particulièrement le Conseil de sécurité de l’ONU pour prendre des sanctions envers les auteurs de ces exactions. « Le Conseil de sécurité de l’ONU devrait imposer des interdictions de
voyager et le gel des avoirs contre les individus responsables de violations des droits humains en cours au Burundi », fait remarquer Human Rights Watch. L’ONG appelle, de surcroît, l’ONU à créer un panel d’experts pour identifier les responsables burundais, qu’ils fassent partie du gouvernement ou de l’opposition, les plus responsables pour les exécutions sommaires, les actes de torture et autres graves violations des droits humains commises depuis avril 2015 ».

Bujumbura n’a pas encore réagi à ces déclarations, jusqu’à jeudi (10 : 00 GMT).

Le Burundi traverse une grave crise politique, émaillée de violences, depuis le dépôt de la candidature du président Pierre Nkurunziza en avril 2015 pour un troisième mandat. Obtenu en juillet de la même année, ce troisième mandat viole la Constitution et l'accord d'Arusha qui a mis fin à la guerre civile de 1993-2006, selon l'opposition, la société civile et une partie du propre camp de Nkurunziza.

Les violences générées depuis le déclenchement de la crise ont fait plus d'un millier de morts et poussé plus de 332000 personnes à fuir le pays, d'après un rapport de l’Office des Nations unies pour les réfugies(UNHCR) publié le 31 décembre 2016.

Seulement une partie des dépêches, que l'Agence Anadolu diffuse à ses abonnés via le Système de Diffusion interne (HAS), est diffusée sur le site de l'AA, de manière résumée. Contactez-nous s'il vous plaît pour vous abonner.
A Lire Aussi
Bu haberi paylaşın