Burundi : L’OIF en mission «d’information et de contact » à Bujumbura
Depuis 2015 le Burundi est «sous observation à titre préventif» par l’Assemblée parlementaire de la francophonie

Burundi
AA/Bujumbura/Jean Bosco
La Secrétaire générale de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF) Michaëlle Jean a dépêché, mardi, une mission «d’information et de contact» à Bujumbura, a appris Anadolu d’un communiqué de presse publié sur le site officiel de l’Organisation internationale de la francophonie, OIF.
Cette mission de 5 jours est conduite par Pascal Couchepin, ancien président de la Confédération suisse et Envoyé spécial de la secrétaire générale de la Francophonie pour la région des Grands lacs.
«Dans le cadre du suivi de la situation au Burundi, Pascal Couchepin, ancien président de la Confédération suisse, envoyé spécial de la secrétaire générale de la Francophonie pour la région des Grands lacs, conduit du 12 au 16 décembre 2017, une mission d’information et de contact à Bujumbura», a déclaré l’OIF.
A Bujumbura, les émissaires de l’OIF auront des contacts avec des autorités burundaises, des acteurs politiques et de la société civile, ainsi que d’autres partenaires internationaux.
«Cette mission aura des échanges avec les plus hautes autorités nationales, les responsables des institutions, les acteurs politiques, les représentants de la société civile et les partenaires internationaux», indique le communiqué.
En juillet 2016, le conseil permanent de la Francophonie avait décidé de suspendre temporairement la coopération multilatérale francophone «en faveur du Burundi».
Cette décision a été suivie par la suspension de toute coopération avec le Burundi, «à l’exception des programmes qui bénéficient directement aux populations civiles et de ceux qui peuvent concourir au rétablissement de la démocratie».
Bujumbura n’a pas encore officiellement commenté cette visite.
En novembre dernier, une délégation de l’Assemblée parlementaire de la francophonie (APF), à laquelle est affiliée l’OIF, a effectué une visite à Bujumbura pour «s’enquérir de la situation réelle qui prévaut au Burundi».
En juillet 2015, l’APF avait également placé le Burundi «sous observation à titre préventif», en raison de la crise politique et sécuritaire en cours et des violations graves et continues des droits de l’homme qui ont été commises.
Le Burundi a plongé dans une grave crise, émaillée de violences, depuis le dépôt de la candidature du président Pierre Nkurunziza en avril 2015 pour un troisième mandat, qu'il a obtenu en juillet de la même année, en violation de la Constitution et de l'accord d'Arusha qui a mis fin à la guerre civile de 1993-2006, selon l'opposition, la société civile et une partie de son propre camp.
Ces violences ont fait plus d'un millier de morts et poussé plus de 400.000 personnes à fuir le pays, selon le rapport de l’agence de l’ONU pour les réfugiés publié le 11 décembre 2017.