Burundi-Elections de 2020: L’Eglise catholique dénonce des contributions forcées
- Certaines personnes sont malmenées et forcées à contribuer deux ou trois fois, alors qu’ils n’ont pas les moyens, déplore l'Eglise catholique.
Burundi
AA / Bujumbura / Yvan Rukundo
L’église catholique burundaise a dénoncé un forcing dans la collecte des contributions auprès des citoyens pour financer les élections de 2020, indique une déclaration rendue publique mercredi et dont Anadolu a reçu une copie.
«A considérer l’ordonnance ministérielle sur ces contributions, elle fixe les montants pour certaines catégories. Mais, nous sommes inquiets au regard de ce que nous constatons dans la collecte de cette contribution», s’indigne-t-elle, via cette déclaration signée par huit évêques catholiques du Burundi.
Et de déplorer que certaines personnes sont malmenées et forcées à contribuer deux ou trois fois, alors qu’ils n’ont pas les moyens.
L'Eglise à laquelle se fient plus de 70% de la population burundaise, estime qu’ «il serait mieux de déterminer le montant total recherché».
Elle considère, en outre, qu’il est nécessaire de faire le point, au fur et à mesure, sur la somme déjà obtenue et indiquer ce qui reste à collecter.
Ainsi, cela permettra à chaque citoyen de donner sa contribution selon ses moyens et en étant conscient de ce qui a été réalisé.
S’exprimant sur sa contribution, l’église catholique rappelle que sa grande contribution n’est pas de nature financière. «Elle consiste à œuvrer pour le salut des âmes, pour l’édification de la paix pour la réconciliation et pour que toute personne humaine soit respectée dans sa dignité».
Et de préciser que, côté financier, sa contribution ne peut l’être qu’au niveau du diocèse.
En décembre 2017, une ordonnance ministérielle commune émise par les ministres de l'Intérieur et des Finances a appelé tous les Burundais, y compris les institutions religieuses, à contribuer aux élections de 2020.
Jusqu’aujourd’hui, la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) n’a pas encore fixé le montant recherché, dont une partie est destinée, selon la même commission, au référendum constitutionnel déjà fixé au 17 mai et dont la campagne commence le 1er mai prochain.
La majorité des bailleurs de fonds ont suspendu leur appui financier au Burundi, depuis l’éclatement de la crise politique née de la réélection du président Pierre Nkurunziza pour un troisième mandat contesté, fin avril 2015.
Depuis, le Burundi traverse une grave crise politique émaillée de violences. Ces violences ont déjà fait plus de 1000 morts et ont poussé plus de 400.000 personnes à l’exil selon l’ONU et des ONG.
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