Burundi/Elections 2020 : l’opposition radicale déplore le rétrécissement de l’espace démocratique
- Six candidats des partis politiques et trois indépendants ont déjà annoncé leurs intentions d’être candidats à la présidentielle de mai prochain.

Burundi
AA / Bujumbura / Yvan Rukundo
A quelques mois des élections, l’opposition radicale a constaté que le rétrécissement de l’espace démocratique ne cesse de s’accroître malgré « le discours trompeur » des responsables burundais, lit-on dans une lettre ouverte adressée aux membres du Conseil de sécurité de l’ONU, à l'occasion d'une réunion sur le Burundi, mercredi.
Signée par Jean Minani, président du Conseil national pour le respect de l’Accord d’Arusha (Cnared), cette lettre signale que le climat des élections de 2020 se caractérise par des exactions et des restrictions des libertés, une répression intense des opposants, des enlèvements et exécutions extrajudiciaires ciblés visant les membres de l’opposition.
Et d’alerter : « Nous attirons l’attention des membres du Conseil sur la persistance des violations graves des droits de l’homme commises dans un climat d’impunité général».
Cette communication intervient à l’occasion du dialogue informel du Conseil de sécurité sur le Burundi prévu ce mercredi, 26 février 2020, au Conseil de sécurité.
Cette plateforme de l’opposition, qui rassemble des opposants en exil, s’insurge contre le refus du gouvernement du Burundi du rapatriement volontaire de membres de l’opposition en exil.
« La liberté d’expression et d’information est aussi fortement restreinte, des centaines de journalistes sont toujours exilés et plus récemment d’autres ont été arrêtés et incarcérés sans raison », dénonce-t-elle.
Pour rappel, après plus de 100 jours d’incarcération, le Tribunal de Grande Instance de Bubanza, ouest du pays, a récemment condamné quatre reporters du journal indépendant Iwacu, à une peine de deux ans et demi d’emprisonnement.
Selon cette opposition, « la censure de la presse locale bat son plein pendant que des médias étrangers, connus et émettant dans la langue locale à l’instar de la BBC et VOA, sont interdits ».
« Dans un tel contexte, un scrutin libre, transparent et démocratique ne pourrait être tenu », estime-t-elle, exhortant les membres du Conseil à intensifier leur engagement afin de prévenir l’aggravation des violations des droits humains pendant la période préélectorale et électorale de 2020.
Pour cette opposition, les membres du Conseil devraient maintenir le Burundi dans le programme de travail du Conseil de sécurité compte tenu des facteurs de risque identifiés par la Commission d’enquête sur le Burundi.
Dans le cadre de la présidentielle, six candidats des partis politiques et trois indépendants ont déjà annoncé leur intention d’être candidat.
Un triple scrutin, à savoir, la présidentielle, les législatives et les municipales, aura lieu le 20 mai 2020, selon le calendrier électoral, tandis que les sénatoriales se tiendront le 20 juillet.
5.126.351 électeurs sont inscrits dans le fichier électoral, selon la Commission électorale.