Burundi/droits de l’homme: Nouveau rapport accablant de l'ONU
-La commission d’enquête des Nations unies sur la situation au Burundi, fait état dans son rapport publié mercredi d'une "persistance des violations des droits de l'Homme".

Bujumbura
AA/Bujumbura/Jean Bosco
Le dernier rapport de la commission d’enquête des Nations unies sur la situation au Burundi, fait état d'une "persistance des violations des droits de l'Homme".
"La commission a constaté la persistance en 2017 et en 2018 des principales violations des droits de l’homme documentées depuis le début de la crise politique en avril 2015, à savoir des exécutions sommaires, des disparitions, y compris forcées, des arrestations et des détentions arbitraires, des tortures et des mauvais traitements, et des violences sexuelles", indique le rapport publié mercredi et consulté par Anadolu
Ces violations sont notamment imputées par la commission aux membres de la Ligue des jeunes du parti au pouvoir (Imbonerakure) et aux agents du Service national de renseignement (SNR) et de la police .
S'agissant des victimes, le rapport indique qu'il s'agit d'"opposants au Gouvernement et/ou au parti au pouvoir ou des personnes perçues comme tels".
Evoquant "la persistance des violations graves des droits de l’homme et l’absence de mesures prises contre leurs auteurs", la commission recommande au Conseil des droits de l’homme de l'ONU de
prolonger son mandat pour une année.
La commission d’enquête de l’ONU sur la situation des droits de l’Homme au Burundi a été créée en septembre 2016 dans la perspective de mener des investigations spécifiques au Burundi.
Son mandat a été renouvelé fin 2017 pour une année.
Bujumbura a toujours refusé de collaborer avec les enquêteurs de cette commission. Le gouvernement burundais n’a pas encore réagi à ce nouveau rapport.
En octobre 2017, le gouvernement burundais s’est également désengagé de la Cour pénale internationale (CPI).
Bujumbura a, également, suspendu sa coopération avec le bureau local du Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme, l’accusant de "complicité" dans l’élaboration de rapports accablants sur le Burundi.
Depuis plus de trois ans, le Burundi est secoué par une grave crise politique et sécuritaire émaillée de violences, déclenchée par la candidature controversée du président Pierre Nkurunziza à un troisième
mandat.
Ces violences ont déjà fait plus de 1000 morts et ont poussé près de 400.000 personnes à l’exil, selon le dernier rapport de l’agence de l’ONU pour les réfugiés (UNHCR) publié le 31 juillet 2018.